Berlin suspend le renvoi de Syriens vers leur pays d'entrée dans l'UE (officiel)
25 août 2015 à 20h10 par La rédaction
L'Allemagne a cessé de renvoyer les demandeurs d'asile syriens vers leur point d'entrée dans l'Union européenne, suspendant en pratique l'application du règlement de Dublin qui prévoit une telle expulsion, a annoncé mardi l'Office fédéral de l'immigration et des réfugiés (BAMF). "Nous saluons cet acte de solidarité européenne. Pour la Commission, cela constitue une reconnaissance du fait que l'on ne peut laisser les Etats membres situés aux frontières extérieures gérer seuls le grand nombre de demandeurs d'asile cherchant refuge en Europe", a commenté à Bruxelles la porte-parole de la Commission européenne, Natasha Bertaud. "C'est le seul cas dont nous avons connaissance parmi les Etats membres", a poursuivi Mme Bertaud. Sur son compte Twitter, le BAMF indique ne plus mener, "à l'heure actuelle" et "en pratique", de procédures d'expulsion vers un autre pays européen prévues par le règlement de Dublin, pour les ressortissants syriens. Adopté en 2003, le règlement dit "Dublin II" fixe les règles de compétence au sein de l'Union européenne pour l'examen des demandes d'asile, laissant au premier pays d'accueil le soin de traiter une demande. Mais par dérogation, ce même règlement prévoit une "clause de souveraineté" permettant à n'importe quel autre d'Etat d'examiner une demande d'asile, a précisé Natasha Bertaud à Bruxelles. "L'Allemagne a utilisé cette clause à plus de 2.000 reprises cette année", a ajouté la porte-parole de la Commission. Face à l'afflux sans précédent de réfugiés sur le continent, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande ont plaidé lundi à Berlin pour une réponse "unifiée" de l'UE. Mme Merkel a relevé que si l'UE a "de manière globale un même droit d'asile", tous les pays européens doivent le mettre en application "le plus rapidement possible". L'Allemagne s'attend à recevoir cette année 800.000 demandes d'asile, soit quatre fois plus que l'an dernier. AFP