Tunisie : Le gouvernement veut récupérer les mosquées contrôlées par des radicaux

Modifié : 13 mars 2014 à 11h46 par La rédaction

RADIO ORIENT

La Tunisie veut reprendre en main les mosquées tombées aux mains de radicaux, devenues selon les autorités des foyers d'appels à la violence  depuis le début de la révolution en 2011.

 

D'après M. Badr, r, un haut responsable du ministère des Affaires religieuses, 149 des 5.100 mosquées tunisiennes échappent au contrôle de l'Etat, dont environ 50 sont aux mains de radicaux. Certains observateurs affirment toutefois que leur nombre serait plus élevé.

 

Le reste des 150 mosquées est contrôlé par "des gens qui n'ont pas la moindre qualification pour être imam" et qui "ont transformé les mosquées en dortoirs et en restaurants", a déploré M. Badr.

 

Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, au lendemain de la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, dont le régime réprimait impitoyablement toute opposition -notamment islamiste- et contrôlait étroitement les mosquées, "plus de 1.000" d'entre elles sont tombées aux mains de radicaux.

 

Ils "ont expulsé par la force les imams nommés par le ministère des Affaires religieuses, sous prétexte qu'ils étaient des restes de l'ancien régime", a-t-il dit à l'AFP.

 

Aujourd'hui, "ils incitent dans leurs prêches (à la violence) contre les forces de l'ordre et l'armée, qu'ils qualifient de tyrans", a-t-il ajouté. "Ils incitent aussi au jihad en Syrie et tentent de répandre des idées extrémistes étrangères à la société tunisienne".

 

La nouvelle Constitution tunisienne, adoptée fin janvier, charge l'Etat de garantir la neutralité des mosquées et des autres lieux de culte.

 

Le ministère des Affaires religieuses a aussi annoncé lundi 10 mars avoir décidé de fixer les horaires d'ouverture et de fermeture des mosquées, une première depuis trois ans.

 

Certains craignent que cette reprise en main ne soit le signe d'un retour en arrière sous couvert de lutte contre le terrorisme.

 

Sous Ben Ali, les Tunisiens fréquentant les mosquées, surtout ceux qui se rendaient à la prière de l'aube, étaient l'objet d'enquêtes ou étaient convoqués au ministère de l'Intérieur, qui décidait du contenu des prêches de la prière hebdomadaire du vendredi.

 

 

Avec AFP