Prévenir la radicalisation islamiste: déjà 3.800 personnes signalées (Cazeneuve)

13 novembre 2015 à 17h00 par La rédaction

RADIO ORIENT
Un an et demi après la création du centre de prévention contre la radicalisation islamiste et son numéro vert, "3.800 signalements pertinents" ont été reçus, a déclaré jeudi Bernard Cazeneuve, lors d'une journée de réflexion sur le phénomène.Alors que 571 Français ont rejoint la Syrie ou l'Irak, a rappelé M. Cazeneuve, "141 personnes, souvent jeunes, (y) ont perdu la vie".Le numéro vert, créé fin avril 2014 par le ministère de l'Intérieur, permet aux familles et proches de signaler des départs potentiels en Syrie ou Irak de candidats au jihad."Une fois endoctrinés et entraînés à tuer par Daesh (acronyme arabe pour le groupe Etat islamique) et le Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), la plupart d'entre eux représenteront un risque sécuritaire majeur à leur retour", a estimé le ministre.Selon lui, "pas moins de 246 personnes parties sur le théâtre des opérations sont d'ores et déjà revenues en France".Les profils des radicalisés sont divers, a-t-il noté. Ils vont de "délinquants de droit commun, qui ont pu se radicaliser en prison", à des jeunes "des milieux populaires, animés par un sentiment de frustration et de haine, développant un goût pour les théories complotistes et le sentiment que les musulmans sont maltraités", en passant par ceux "issus des classes moyennes supérieures en quête de sens, avec un malaise identitaire et qui développent une conception fantasmée de la révolution islamiste", a-t-il expliqué."Parmi les personnes radicalisées que nous avons identifiées, 16% ont moins de 18 ans, et 85 de ces mineurs ont même rejoint les organisations terroristes en Irak ou en Syrie", a précisé M. Cazeneuve. Un quart des personnes radicalisées identifiées sont des femmes et "199 d'entre elles sont actuellement présentes dans la zone irako-syrienne"."La tâche est lourde et complexe", a constaté le ministre de l'Intérieur devant les différents acteurs (publics et privés, associations, cellules de suivi en préfecture, etc.) rassemblés autour de quatre ateliers: "coordination", "travail avec les familles", "désengagement de la personne d'un processus de radicalisation", "resocialisation et accompagnement".Les participants ont présenté en fin de journée leurs premières conclusions aux ministres de l'Intérieur, de l'Education, du Travail, de la Justice, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et à la secrétaire d'Etat à la Famille.AFP