La restitution des biens coloniaux est de nouveau à l'ordre du jour en France
Modifié : 21 juillet 2025 à 19h37 par Nawal El Hammouchi
Le gouvernement français doit remettre à l'agenda, fin juillet, un projet de loi très attendu visant à faciliter le retour, dans leur pays d’origine, de biens culturels pillés durant la colonisation.
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Malgré les promesses faites par le président Emmanuel Macron en 2017, les restitutions se font encore au compte-gouttes. En effet, chaque restitution nécessite aujourd’hui une loi spécifique pour permettre la sortie d’un bien des collections publiques.
À ce jour, seuls 27 objets ont été restitués, dont 26 au Bénin en 2021, alors que dix États — principalement africains, tels que l’Algérie, Madagascar ou encore la Côte d’Ivoire — ont déposé des demandes concernant plusieurs milliers d’objets, selon un décompte datant de 2023.
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La France accuse un important retard, estime la chercheuse Saskia Cousin. À titre de comparaison, l’Allemagne et le Nigeria se sont accordés en 2022 sur la restitution d’environ 1 000 œuvres.
Pour accélérer le processus, le gouvernement prévoit de présenter, le 30 juillet en Conseil des ministres, un projet de loi-cadre permettant de déclasser un bien par décret en Conseil d’État, évitant ainsi le passage systématique par le Parlement.
Ce texte concentre « l’essentiel des attentes », selon la ministre de la Culture Rachida Dati. Du côté du Sénat, on insiste toutefois sur la nécessité d’une méthode rigoureuse pour examiner les demandes de restitution et éviter les erreurs.
Un précédent continue en effet de marquer les esprits : en 2020, la France avait restitué à Alger 24 crânes, affirmant qu’il s’agissait de combattants anticoloniaux algériens. Or, une enquête du New York Times, publiée deux ans plus tard, a révélé que seuls six crânes appartenaient, sans doute possible, à des résistants, tandis que l’origine des autres restait incertaine.
Des doutes ont également été émis sur le sabre restitué au Sénégal fin 2019. L’historien africaniste Francis Simonis affirmait à l’époque que cette arme n’avait « jamais appartenu » au chef de guerre El Hadj Oumar Tall, contrairement à ce qu’avaient annoncé les autorités françaises.
« Ce n’est pas au Parlement d’écrire l’Histoire », déclare le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. « En revanche, c’est notre rôle de réparer les fautes et de rendre justice, comme cela a été fait pour les spoliations antisémites ou les restes humains », ayant fait l’objet de lois-cadres en 2023.
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