Fécondité en déclin : la France enregistre son plus faible taux de naissances depuis 1945

Modifié : 10 juillet 2025 à 19h58 par Fares Ali

Le désir d’enfant diminue nettement en France, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) publiée ce mercredi 9 juillet. En 2024, les Français considèrent en moyenne que le nombre idéal d’enfants par femme est de 2,3, contre 2,7 en 1998. Une tendance qui pourrait accentuer la baisse déjà amorcée de la fécondité.

 Fécondité en déclin : la France enregistre son plus faible taux de naissances depuis 1945

Les préférences évoluent vers des familles plus restreintes. Le sociologue Milan Bouchet-Valat, co-auteur de l’étude, observe que les familles nombreuses ne sont plus la norme : 65 % des personnes âgées de 18 à 49 ans jugent que deux enfants constituent la taille idéale, contre 47 % en 1998. À l’inverse, seulement 29 % estiment aujourd’hui que trois enfants ou plus représentent la famille idéale, alors qu’ils étaient la moitié à le penser à la fin des années 1990.

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L’étude révèle également un décalage préoccupant entre le nombre d’enfants souhaités et celui effectivement mis au monde. En 2005, les femmes nées en 1980 exprimaient le souhait d’avoir 2,5 enfants, mais n’en ont eu en moyenne que 2,1. Cette tendance traverse toutes les catégories sociales, quel que soit le niveau de revenu, de diplôme ou le sexe.

Dans un contexte de vieillissement de la population, cette dynamique pose des défis majeurs. La natalité a chuté de 7 % en 2023, puis de 2 % supplémentaires en 2024. Avec seulement 663 000 naissances enregistrées cette année, la France enregistre son plus faible total depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette baisse fait peser une pression accrue sur le système de protection sociale fondé sur la solidarité intergénérationnelle.

Pour répondre à ces enjeux, la ministre des Solidarités Catherine Vautrin a indiqué travailler sur la création d’un congé naissance, prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. Annoncé en janvier 2024 par Emmanuel Macron, ce congé pourrait être pris successivement par la mère et le père, avec une indemnisation plus élevée que celle du congé parental actuel, fixé à 456 euros mensuels.