Un vice-président du CFCM juge "inadmissible" que Charlie persiste à caricaturer Mahomet

15 janvier 2015 à 18h03 par La rédaction

RADIO ORIENT

Un vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Ahmet Ogras, lié à la Turquie, a jugé jeudi sur RFI "inadmissible" de la part de Charlie Hebdo, dans la "conjoncture" actuelle, de persister à caricaturer le prophète Mahomet.

 

"Il est inadmissible, dans cette conjoncture actuelle, de persister et de signer. Il y a trouble de l'ordre (public) en provoquant les personnes, en humiliant 2 milliards de personnes aujourd'hui. On pouvait s'exprimer différemment", a déclaré Ahmet Ogras, président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF).

 

Réinterrogé sur la Une, montrant le Prophète la larme à l'oeil, du premier numéro de l'hebdomadaire satirique sorti depuis les attentats parisiens qui ont fait 20 morts dont trois jihadistes la semaine dernière, le responsable d'origine turque répond: "Je ne condamne pas (mais) je ne la comprends pas".

 

"A toutes les personnes qui veulent mettre le désordre mondial", cette publication "a donné un bon prétexte. Est-ce que c'est intelligent d'après vous ?", interroge-t-il.

 

Les représentants musulmans de France sont restés plutôt mesurés sur la Une du dernier Charlie. Sans l'approuver, ils avaient appelé au "calme" et à la "réserve", en évoquant toutefois une "provocation" ou une publication qui "heurte la sensibilité des musulmans".

 

Sur RFI, Ahmet Ogras, qui doit assurer de 2017 à 2019 la présidence tournante du CFCM, l'instance officielle de représentation de l'islam de France, s'en est plus largement pris à l'attitude des médias à l'égard de l'islam.

 

Répondant à une question sur les mots utilisés par les frères Kouachi lors de l'attaque à Charlie Hebdo ("Nous avons vengé le prophète Mohammed !"), le président du CCMTF s'est emporté: "Ils ne l'ont pas vengé, ils l'ont assassiné".

 

"Je ne comprends pas comment les médias peuvent véhiculer la propagande de ces terroristes. Vous êtes complices, en un certain sens. Je ne comprends pas comment vous admettez qu'il est possible qu'au nom de l'islam on puisse égorger, tuer des personnes. Je n'ai pas peur politiquement de le dire: vous êtes des associés à ces terroristes en véhiculant ça", a-t-il développé.

 

"Il n'y a pas d'islam radical, ce n'est pas de l'islam", a-t-il tranché.

 

AFP