Tunisie/présidentielle: Marzouki met en garde contre la fraude

10 décembre 2014 à 13h47 par La rédaction

RADIO ORIENT

Le président tunisien Moncef Marzouki, candidat à sa succession, a mis en garde mardi contre d'éventuelles fraudes lors du second tour de la présidentielle le 21 décembre, en accusant son adversaire d'être soutenu par "l'argent sale".

 

"Le jour des élections, faites attention à toute opération de fraude", a lancé M. Marzouki à plusieurs dizaines de ses partisans rassemblés à Bab Souika, un quartier populaire de Tunis, à l'occasion du lancement de la campagne électorale pour le second tour.

 

"Je n'ai pas de problème si l'autre partie gagne. Mais j'ai un problème si elle gagne avec des fraudes (...) Soyez tous des soldats contre la fraude", a-t-il dit.

 

Le président sortant, qui a obtenu 33,43% des voix au premier tour, affrontera l'ex-Premier ministre et chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, 88 ans, arrivé en tête avec 39,46%.

 

Les deux hommes ne cachent pas leur animosité l'un envers l'autre. Pour M. Marzouki, son concurrent, ministre sous le premier président tunisien Habib Bourguiba et président du parlement sous le dictateur Zine El Abidine Ben Ali, est un représentant de l'ancien régime. Pour M. Caïd Essebsi, le président sortant est le candidat des "islamistes" et des "salafistes jihadistes".

 

"Le retour de l'ancien système, ce n'est pas seulement une question de tyrannie et de policiers qui peuvent retourner à leurs anciennes habitudes. C'est plus dangereux que cela", a averti M. Marzouki mardi. "Derrière ces gens il y a de l'argent sale, et il y a la volonté de continuer à exploiter les biens de ce peuple (...) de poursuivre la corruption".

 

"Le problème, ce sont ces gangs de l'argent qui ont exploité vos biens pendant 50 ans et sont responsables de la pauvreté et de la marginalisation qui existent aujourd'hui. Voilà l'enjeu", a-t-il lancé à ses partisans.

 

M. Caïd Essebsi a de son côté rencontré de jeunes Tunisiens dans un café de la capitale, selon son service de presse.

 

AFP