Tunisie-Gouvernement de technocrates: Qui est Hamadi Jebali ?

14 février 2013 à 15h25 par La rédaction

RADIO ORIENT

L'assassinat de l'opposant tunisien Chokri Belaïd a poussé Hamadi Jebali, numéro deux d'Ennahda, à se confronter aux radicaux de son parti rangés derrière l'influent Rached Ghannouchi.

Figure du mouvement islamiste tunisien, le Premier ministre affirme qu'il défié son propre camp pour éviter le "chaos" .

Considéré comme un islamiste pragmatique, Hamadi Jebali  est né à Sousse en 1949.  Ingénieur en énergies renouvelables, il a été formé en France. Engagé très tôt en politique, il est l'un des cofondateurs du MTI (le Mouvement de la tendance islamique) en 1981, un parti qui deviendra Ennahda en 1989.

Condamné à mort en 1987, il fuit en Espagne. En 1989, il bénéficie d'une amnistie générale et regagne Tunis pour fonder le journal du parti, El Fajr.

En décembre 1989, Hamadi Jebali est condamné à douze mois de prison pour un article critiquant la justice militaire. En 1991, alors que la répression anti-islamiste bat son plein sous le régime Ben Ali, il est condamné à 17 ans de prison dont 10 ans à l'isolement. En 2006, il est gracié mais assigné à résidence à Sousse.

Détendu et souriant, ce francophone, se veut la vitrine d'un islam politique rassurant depuis la victoire de son parti lors des premières élections libres d'octobre 2011.

Hamadi Jebali se positionne dans le courant réformiste d'Ennahda. Ses appuis se trouvent aussi bien dans le Golfe, qu'à Washington et en Europe.

En décidant de défier son propre parti, le Premier ministre a renforcé sa stature. Une grande partie de la classe politique laïque l'a appuyé, tout comme les syndicats. Il est aujourd'hui la bête noire des conservateurs.