Syrie, réfugiés, crise politique: Ayrault promet au Liban le soutien de la France

13 juillet 2016 à 1h36 par La rédaction

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Syrie, réfugiés, crise politique: Ayrault promet au Liban le soutien de la France

Guerre en Syrie, réfugiés, crise politique: le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a réitéré mardi les promesses de soutien de son pays au Liban, tout en se disant "lucide" sur l'ampleur des défis."La France est plus que jamais aux côtés du Liban", a assuré le ministre français à l'issue d'une visite de deux jours dominée par la question des réfugiés syriens et la grave crise politique dans laquelle est plongé le pays du Cèdre depuis deux ans.
Aucune annonce concrète n'a cependant été faite, M. Ayrault ayant seulement réaffirmé les promesses d'aide effectuées par le président français François Hollande lors de son voyage au Liban en avril.Il a ainsi réitéré que Paris débloquerait avant la fin de l'année 50 millions d'euros pour aider à faire face à la crise des réfugiés syriens au Liban et promis que 3.000 d'entre eux seraient relocalisés en France en 2016 et 2017.Le Liban accueille quelque 1,1 million de réfugiés ayant fui la guerre en Syrie depuis 5 ans, et "a atteint ses capacités d'absorption", a ainsi prévenu le ministre libanais des Affaires étrangères Gebrane Bassil lors d'une conférence de presse avec M. Ayrault. "Tout projet d'intégration des réfugiés reste banni", a-t-il clairement averti, en appelant "l'ensemble des Etats à mettre en oeuvre le principe de solidarité internationale" vis à vis de son pays.Dans la matinée, le président d'une ONG libanaise visitée par le ministre français, Kamel Mohanna, avait estimé que la relocalisation de 3.000 réfugiés promise par Paris était "insuffisante" et insisté sur la situation "catastrophique et explosive" des réfugiés."La cause de cette situation dramatique est la guerre en Syrie, et l'urgence absolue est un cessez-le-feu", a répété le ministre français, alors que les combats font rage, notamment à Alep (nord), où le régime a coupé la route d'approvisionnement des rebelles.- Paralysie institutionnelle -Concernant les répercussions sécuritaires de la guerre en Syrie, M. Ayrault a assuré la volonté de Paris d'aider l'armée libanaise et "de porter ce soutien à un niveau supérieur", sans précisions.Un important contrat de 3 milliards de dollars de fourniture d'armements français à l'armée libanaise, financé par l'Arabie Saoudite, a été suspendu au début de l'année, dans un contexte de tensions exacerbées avec l'Iran. Les deux grands rivaux régionaux s'affrontent par alliés interposés, et notamment au Liban, où l'Arabie Saoudite dénonce l'influence du puissant mouvement chiite pro-iranien Hezbollah.L'autre volet de la visite du chef de la diplomatie française était la crise politique dans laquelle est embourbé le Liban, sans président depuis 2014.Les institutions politiques sont totalement bloquées, en raison des antagonismes suscités par le conflit en Syrie voisine, entre partisans du régime de Bachar al-Assad, dont le puissant Hezbollah, engagé dans la guerre, et les détracteurs du pouvoir de Damas.M. Ayrault a multiplié les entretiens avec les leaders politiques de toutes confessions et obédiences, y compris des responsables parlementaires du Hezbollah. Il a également vu les principales figures chrétiennes du pays, notamment le général Michel Aoun, candidat à la présidence, ainsi que le Premier ministre sunnite Tammam Salam ou l'ex-chef du gouvernement Saad Hariri."Nous nous efforçons de créer les conditions pour vous aider à sortir de la crise, nous pouvons être des facilitateurs", a répété M. Ayrault, estimant que cette question constituerait une priorité diplomatique pour la France au cours des prochains mois.12/07/2016 20:42:47 -  Beyrouth (AFP) -  © 2016 AFP