Syrie: Fabius demande la fin du siège de Madaya et l'arrêt des bombardements

Publié : 11 janvier 2016 à 17h36 par La rédaction

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Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé solennellement lundi à la levée du siège de Madaya par l'armée syrienne, et demandé l'arrêt des bombardements russes et syriens contre les civils, à quelques jours du début prévu de négociations intersyriennes sous l'égide de l'ONU. Il y a une "nécessité absolue que la Syrie et la Russie arrêtent leurs opérations militaires contre les populations civiles, et en particulier que cesse le calvaire de Madaya et de toutes les villes syriennes assiégées par le régime", a déclaré M. Fabius lors de ses voeux à la presse. Madaya, ville de 42.000 habitants à 40 km à l'ouest de Damas, est assiégée depuis six mois par l'armée syrienne, et 28 personnes y sont mortes de faim depuis le 1er décembre, selon Médecins sans Frontières (MSF).  L'acheminement de l'aide humanitaire à Madaya, finalement autorisée par Damas en fin de semaine dernière, a commencé lundi, selon le Comité international de la Croix Rouge (CICR) à Damas. Dans le même temps et de manière coordonnée, les 20.000 habitants des deux localités chiites de Foua et Kafraya, encerclées par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest), doivent recevoir une assistance du même type. "J'appelle solennellement à la levée des sièges et à l'arrêt des attaques indiscriminées contre les civils, j'en appelle à la responsabilité du régime à quelques semaines de la reprise des négociations", a insisté M. Fabius, qui s'est entretenu dans la matinée avec le coordinateur de l'opposition syrienne, l'ex-Premier ministre Riad Hijab. Le chef de la diplomatie française doit également s'entretenir dans l'après-midi avec l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui se trouve à Paris. Des négociations entre l'opposition et le régime, encore très hypothétiques, sont censées démarrer le 25 janvier à Genève sous l'égide de l'ONU, pour tenter de mettre un terme à la guerre qui a fait plus de 250.000 morts en près de 5 ans. "Oui, il va y avoir des négociations, le plus vite sera le mieux", a estimé M. Fabius, citant toutefois deux conditions: "l'arrêt des bombardements et des attaques", et que "l'ordre du jour soit suffisamment précis et ne laisse pas dans l'ombre la question majeure de qui gouvernera". Le sort du président syrien Bachar al-Assad constitue la principale pierre d'achoppement des éventuelles négociations, l'opposition et ses parrains occidentaux et arabes assurant que ce dernier ne peut constituer l'avenir du pays, tandis que Moscou et Téhéran, alliés de Damas, estiment qu'il revient aux Syriens d'en décider. AFP