Syrie: 54 civils tués en 24h par des raids russes (ONG)
28 janvier 2016 à 17h02 par La rédaction
Au moins 54 civils, dont 15 enfants, ont péri en 24 heures dans des frappes russes sur des zones tenues par le groupe Etat islamique (EI) et la rébellion en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). D'après ce bilan établi jeudi, 29 civils dont trois enfants et neuf femmes ont péri dans des raids sur plusieurs villages contrôlés par l'EI dans la province de Deir Ezzor (est) et sur un quartier de la ville éponyme. "Les frappes ont également fait des dizaines de blessés", selon l'ONG. L'EI, qui contrôle de larges pans de territoire en Syrie, tente depuis plus d'un an de conquérir la totalité de la province pétrolière de Deir Ezzor, où le régime conserve 40% de la ville, ainsi que l'aéroport. Par ailleurs, 15 civils, dont cinq jeunes frères, ont été tués par l'aviation russe qui a visé la ville d'Al-Bab, bastion de l'EI dans la province septentrionale d'Alep, et ses environs. Située à 30 km au sud de la frontière turque, Al-Bab est tombée aux mains des rebelles en juillet 2012 puis de l'EI en novembre 2013. Soutenue par son allié russe, l'armée du régime ne se trouve plus selon l'OSDH qu'à 8 km d'Al-Bab, un des principaux fiefs de l'organisation ultraradicale dans cette province. Dans le centre du pays, 10 civils, dont sept enfants, ont été tués par des frappes russes en majorité sur Ghanto, localité contrôlée des rebelles islamistes dans la province de Homs. La Russie mène une intense campagne de bombardements en Syrie depuis le 30 septembre pour venir en aide au régime de son allié Bachar al-Assad. Elle est souvent critiquée par les rebelles et l'Occident qui l'accusent de viser des groupes non jihadistes et de faire des victimes civiles. Les frappes russes ont fait plus de 3.000 morts, dont près de 40% de civils, outre des centaines de jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra (branche d'Al-Qaïda en Syrie) ainsi que des combattants rebelles, selon un bilan de l'OSDH qui se base sur un large réseau de sources sur le terrain en Syrie. L'ONG affirme pouvoir distinguer les frappes menées par l'aviation du régime, de la coalition ou de la Russie selon le type d'avions utilisés ou les munitions. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé mardi que l'intervention menée par son pays avait permis de "renverser la situation". AFP