Sept facteurs qui poussent les réfugiés syriens à partir selon le HCR

27 septembre 2015 à 17h13 par La rédaction

RADIO ORIENT
Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a identifié sept facteurs qui poussent les réfugiés syriens à quitter la région pour se rendre en Europe. Pour l'agence onusienne, la crise a toutes les chances de durer et l'exode de se poursuivre. L'afflux actuel de migrants arrivant en Europe est d'environ 8000 personnes par jour et ce nombre ne devrait pas diminuer, a estimé vendredi à Genève Amin Awad, directeur du bureau pour le Moyen-orient et l'Afrique du Nord et coordinateur régional du HCR. "Je ne vois pas cela s'arrêter", a déclaré Amin Awad. "Tant qu'il n'y aura pas de solution pour la Syrie, tant qu'il n'y aura pas de stabilisation dans la situation des réfugiés dans les pays voisins, il faudra faire des efforts", a-t-il dit. "Ils sont de plus en plus désespérés" Selon une enquête réalisée par l'agence de l'ONU parmi les 4 millions de réfugiés au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Irak, les Syriens décident de partir en Europe pour au moins sept raisons. La première est, au bout de plus de quatre ans de guerre, la perte de tout espoir de pouvoir rentrer chez eux, avec aucune solution politique en vue. "Ils sont de plus en plus désespérés", a affirmé un porte-parole du HCR Adrian Edwards. Les réfugiés au Liban citent le coût élevé de la vie. En Egypte, les Syriens affirment qu'il leur est de plus en plus difficile de payer les loyers et d'honorer leurs dettes. Au bout de quatre années en exil, leurs économies sont épuisées, les bijoux vendus et les conditions de subsistance le plus souvent misérables. Les réfugiés au Liban, en Jordanie et en Egypte se plaignent du manque d'accès au marché du travail. Ils doivent recourir au travail informel dans des conditions d'exploitation dangereuses. S'ils travaillent illégalement, ils sont menacés de sanctions, comme le renvoi d'un camp. Le manque de financement international a conduit le Programme alimentaire mondial (PAM) à couper dans ses rations alimentaires. La diminution de l'aide humanitaire est citée comme raison de partir pour les réfugiés en Irak, en Jordanie, au Liban et en Egypte. En Jordanie, 58% des adultes réfugiés malades chroniques n'ont pas accès à des soins de santé. Les réfugiés doivent payer 42 dollars pour obtenir un certificat de santé. 200 dollars par année pour pouvoir rester au Liban Les obstacles à l'asile se sont aussi multipliés. Au Liban, une réglementation plus stricte pousse les réfugiés à se rendre en Turquie. Les réfugiés déjà dans le pays doivent payer 200 dollars par année pour pouvoir rester. Ils doivent signer un engagement à ne pas travailler lorsqu'ils renouvellent leur permis de résidence. Le manque de possibilités d'éducation est également souvent cité. En Jordanie, près de 20% des enfants syriens ont abandonné l'école pour travailler. Quelque 90.000 enfants en âge scolaire ne reçoivent aucune éducation. Au Liban, le gouvernement a augmenté de 100% les places dans les écoles, ce qui permet d'accueillir 200.000 enfants syriens, mais 200.000 autres n'iront pas à l'école cette année. Les réfugiés en Irak citent aussi l'insécurité comme motif de départ vers l'Europe. http://www.rtbf.be/