Ressources des handicapés: les associations satisfaites, mais vigilantes

4 novembre 2015 à 14h34 par La rédaction

RADIO ORIENT
Les associations de personnes handicapées ont exprimé mercredi leur satisfaction après le retrait du projet contesté de modification du calcul de l'Allocation adulte handicapé (AAH), tout en promettant de rester vigilantes sur la mission confiée à un député. La secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, Ségolène Neuville, a annoncé mardi soir à l'Assemblée nationale que le gouvernement renonçait à prendre en compte dans le calcul de l'AAH les intérêts non imposables des comptes d'épargne, tels que le livret A. Elle a précisé que "dans le cadre de la mission qui lui a été confiée sur les minimas sociaux par le Premier ministre", le député PS Christophe Sirugue devrait faire "des propositions sur la simplification des minimas sociaux dans leur globalité". Véronique Bustreel, en charge du dossier à l'Association des paralysés de France (APF), s'est félicitée du retrait, tout en regrettant que l'APF "ait dû faire l'étude d'impact qui aurait dû être faite par le gouvernement. Cela a conduit à un mois d'atermoiements alors qu'il était très facile de se rendre compte des conséquences", a-t-elle souligné auprès de l'AFP. L'association avait calculé que "pour quelques dizaines d'euros" tirés des intérêts de leurs livrets d'épargne, les allocataires perdraient "1.257 à 2.151 euros par an" de ressources. Des droits connexes ne sont en effet ouverts qu'à ceux qui touchent l'AAH à taux plein. Une pétition lancée le 26 octobre par l'APF contre ce projet affichait mercredi matin plus de 46.000 signatures. Par ailleurs, "on est encore dans l'expectative, parce qu'on s'interroge sur la mission confiée à Christophe Sirugue, dont on ne connait pas le périmètre", a ajouté Mme Bustreel. "On voudrait que la spécificité de l'AAH par rapport aux autres minimas sociaux soit reconnue", a-t-elle dit, soulignant que les personnes qui touchent l'AAH (807 euros par mois maximum) "resteront toute leur vie en situation de handicap". Elle a souhaité que cette mission "permette de réfléchir à un revenu d'existence satisfaisant". L'une des revendications de l'APF est que l'AAH soit "nominative, et non calculée en fonction des ressources du foyer". La Fnath (accidentés de la vie) s'est elle aussi félicitée dans un communiqué que le gouvernement "renonce à ces économies de bout de chandelle", mais a promis de rester "vigilante" sur les travaux de la mission Sirugue, "pour que les personnes handicapées n'en ressortent pas lésées". AFP