Paris étend son conseil de vigilance aux Français d'une trentaine à une quarantaine de pays

26 septembre 2014 à 12h27 par La rédaction

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La France, en guerre contre l'organisation de l'Etat islamique, a décidé jeudi d'étendre d'une trentaine à une quarantaine de pays son conseil à "la plus grande vigilance" adressé aux Français en début de semaine, a annoncé à l'AFP le ministère français des Affaires étrangères.

 

"Aujourd'hui, nous avons étendu l'appel à une dizaine de pays de plus", a dit Didier Le Bret, patron du centre de crise du ministère, en marge d'un salon du Tourisme organisé à Paris.

 

Interrogé pour savoir s'il y avait parmi les nouveaux pays inscrits dans la liste du ministère de grands pays musulmans, il a répondu, sans autres précisions : "Oui". Mais, selon une source diplomatique, onze pays ont été ajoutés jeudi : Indonésie, Malaisie, Philippines, Afghanistan, Pakistan, Ouzbékistan, Comores, Burundi, Tanzanie, Somalie et Ouganda. Ces pays s'ajoutent à la liste déjà existante : Arabie Saoudite, Yémen, Tunisie, Syrie, Qatar, Oman, Maroc, Liban, Algérie, Iran, Irak, Emirats arabes unis, Egypte, Ethiopie, Djibouti, Kenya, Mali, Soudan, Mauritanie, Bahrein, Sénégal, Koweït, Jordanie, Israël/Territoires, Turquie, Tchad, Nigeria, Niger, Burkina.

 

Cette décision d'étendre la liste des pays où les Français, résidents ou de passage, ont été appelés à la "plus grande vigilance", fait suite à un Conseil de défense réuni autour du président François Hollande. Ce Conseil avait été convoqué après la décapitation mercredi d'un Français, enlevé dans un massif montagneux d'Algérie par un groupe lié aux jihadistes de l'Etat islamique.

 

Venu tenter de rassurer au cours d'un atelier au salon du tourisme Top Resa, le directeur du centre de crise du Quai d'Orsay a appelé à "ne pas sur-réagir". "Nous devons vivre, ne pas cesser d'être nous-mêmes. Il faut continuer d'exercer nos activités à l'étranger", a-t-il dit. "Oui, il y a des éléments dans ces pays qui font penser qu'on y est plus vulnérable qu'ailleurs", mais on n'y interdit pas le tourisme, a-t-il dit. "Bien sûr, on peut continuer à aller en Algérie, en Tunisie, au Maroc ou en Egypte", mais en prenant "des précautions", a-t-il ajouté. - "Clarifier la situation" - Un peu plus tôt, les voyagistes français, inquiets pour les destinations arabes, avaient critiqué la décision du gouvernement français de mettre en garde contre des déplacements dans plusieurs pays en raison de son engagement militaire au Moyen-Orient. "Le problème, c'est que la communication du ministère fait déteindre l'idée d'un risque sur un grand nombre de pays. Il faut notamment clarifier la situation sur la Tunisie, le Maroc ou l'Egypte. Si le ministère a des informations sur un vrai risque dans ces pays, il faut qu'on le sache. Sinon, il faut le dire aussi", a plaidé Jean-Pierre Mas, président des syndicats de voyage français. "Mais assimiler une trentaine de pays qui pourraient présenter un risque, c'est troublant. On peut demander un peu de clarté, de clarification", a-t-il ajouté, estimant qu'il y a "un risque d'amalgames" nuisible au tourisme. Il y a eu quelques 22 millions de voyages de Français vers l'étranger, selon des chiffres publiés en 2013. Si l'Europe est la destination préférée, le Maghreb et l'Egypte sont aussi des destinations prisées en raison de leur prix et de leur proximité.

 

AFP