Nouvelle crise au CFCM : la Grande mosquée de Paris claque la porte

25 juin 2013 à 18h04 par La rédaction

RADIO ORIENT

La Grande mosquée de Paris (GMP, liée à l'Algérie) a quitté dimanche une réunion du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui devait entériner la désignation de son recteur, Dalil Boubakeur, au poste de président du Conseil, a annoncé à l'AFP un responsable de la GMP.

 

Samedi, alors que tout semblait être réglé pour l'élection du bureau et du nouveau président de cette instance représentative de l'islam de France, la GMP avait donné son accord pour le retrait de son candidat à la présidence du CFCM, Chems Eddine Hafiz, contesté par les autres fédérations, le Rassemblement des musulmans de France (RMF) et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF).

 

Le RMF contestait la candidature de Me Hafiz parce qu'il est l'avocat du Front Polisario, qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental, annexé par Rabat en 1975.

A la place de Me Hafiz, la GMP avait finalement proposé son recteur Dalil Boubakeur, qui avait dans un premier temps refusé de prendre la présidence du CFCM, où le RMF est sorti majoritaire aux élections des Conseils régionaux le 8 juin dernier. Les pro-Maroc ont dominé avec 25 sièges, contre 8 aux pro-Algérie et 7 aux Turcs.

 

Le retrait du processus électoral de cette instance, le 6 juin dernier, de l'Union des organisations islamiques de France s'estimant insuffisamment représentée, a mis à bas les subtils équilibres entre les trois grandes fédérations et leur a laissé peu de temps pour en rebâtir d'autres.

 

Dans un communique officiel,  la direction collégiale de Mosquées et Musulmans solidaires de France estime que la majorité silencieuse de la composante musulmane nationale française n'a jamais admis « le fait du prince » qui a présidé à la création du CFCM, inspirée selon le communiqué des méthodes qui rappellent celles de l'époque coloniale.

 

La direction collégiale demande que soit refusée et dénoncée la mise en place de tout dispositif ou organe de contrôle social, de la composante nationale de confession musulmane, qui ne soit pas conforme aux dispositions des lois constitutionnelles, des valeurs démocratiques, républicaines et laïques, indique le communiqué.

L'élection du Bureau Exécutif et du président du Conseil français du culte musulman (CFCM) a été ajournée à dimanche 30 juin en attendant que les esprits se calment.

Sources : AFP, La Croix, Le Monde