Maroc : Vers une abolition de la peine de mort?
7 mars 2014 à 16h00 par La rédaction
Khadija Rouissi, Khadija Rouissi, coordinatrice du Réseau des parlementaires contre la peine de mort, a pris part mercredi 5 mars à Genève, à une conférence-débat sur la question de la peine de mort initiée dans le cadre de la 25e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU.
Cette réunion, marquée par les allocutions du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et de la Haut-commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, s'est tenue sept ans après l'appel lancé par l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'un moratoire universel sur la peine capitale.
Panéliste, Khadija Rouissi a abordé les étapes franchies sur le chemin de l'abolition des condamnations capitales au Maroc, affirmant que, 'selon toute vraisemblance', la peine de mort devrait être abolie très prochainement au Maroc.
"Il est temps que la communauté internationale interdise la peine de mort, en tant que peine inhumaine. La justice ne doit pas tuer, elle doit rendre justice", a plaidé Mme Rouissi, par ailleurs vice-présidente de la Chambre des Représentants.
Par ailleurs, la députée a signifié ses doutes concernant un moratoire sur l'application de la peine de mort, que cinq pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient sur 19 ont instauré. 'Même dans le cas d'un moratoire, cela signifie qu'il y a des gens dans le couloir de la mort qui subissent la torture de l'incertitude du lendemain', a déclaré Khadija Rouissi lors de cette conférence-débat.
L'an dernier, un réseau de parlementaires marocains contre la peine de mort s'est constitué. Il réunit, aujourd'hui, 215 élus appartenant à des sensibilités politiques différentes. Ce réseau a déposé devant la Chambre des représentants une proposition de loi pour l'abolition de la peine de mort dans la législation marocaine, rappelle Khadija Rouissi.
Le réseau des parlementaires contre la peine de mort au Maroc se fixe pour priorité d'agir sur tous les plans pour la ratification du deuxième protocole facultatif relatif à l'abolition de cette peine ainsi qu'au statut de la Cour pénale.
Pour la parlementaire Fatima Gouaima Mazzi, il s'agit à présent de défendre le droit à la vie consacré dans la Constitution de 2011.
Rappelons qu'environ 160 pays sur les 193 Etats membres de l'ONU ont aboli ou décrété un moratoire sur la peine de mort.
aufait avec MAP