Maroc, Tunisie, Algérie: l'assassinat d'Hervé Gourdel a plombé les hôtels

23 octobre 2014 à 17h33 par La rédaction

RADIO ORIENT
L'assassinat du Français Hervé Gourdel en Algérie fin septembre a fortement pesé sur l'activité des hôtels du Maroc, de Tunisie et d'Algérie, selon un bilan du cabinet MKG publié mercredi.Au Maroc, l'impact est visible à partir du 24 septembre, date à laquelle le groupe jihadiste Etat islamique avait annoncé la décapitation de l'otage, indique MKG."L'absence des clientèles françaises et occidentales sur l'activité s'est faite ressentir à partir du 24 du mois", mais "la baisse se poursuit depuis", selon le cabinet.Sur la première quinzaine d'octobre, le chiffre d'affaires par chambre disponible des hôteliers marocains a baissé de 10,5%, à cause du recul du taux d'occupation (-5,4 points) et d'une contraction de 2,1% des prix moyens, "alors que le pays était sur une tendance de forte hausse depuis le début d'année (+8,3% de chiffre d'affaires entre janvier et août)", écrit MKG.

 

En Tunisie, l'impact s'est aussi fait ressentir: le chiffre d'affaires par chambre a certes augmenté de 11,1% en septembre et la progression s'est poursuivie sur la première quinzaine d'octobre, mais c'est surtout en raison de prix moyens en hausse et non parce que la fréquentation progresse.

 

MKG rappelle que les taux d'occupation en Tunisie sont restés "très bas" en 2013.

 

Le Maroc et la Tunisie figurent parmi les pays qui accueillent traditionnellement le plus de Français en vacances.

 

En Algérie, le mois de septembre s'est traduit par un recul de 4% du chiffre d'affaires par chambre disponible, en raison d'une baisse de 1,6 point du taux d'occupation et de 1,8% des prix moyens, précise encore MKG.

 

L'assassinat du touriste français et l'appel "à la plus grande vigilance" lancé par le Quai d'Orsay à l'adresse des Français dans une quarantaine de pays ont pesé sur le tourisme au Maghreb depuis fin septembre.

 

Les professionnels du tourisme ont appelé à ne pas faire d'amalgame, rappelant qu'il ne s'agit pas d'interdire les séjours dans les pays concernés, au rang desquels figurent la Tunisie, le Maroc et l'Algérie.

 

Le ministère des Affaires étrangères a bien tenté d'amoindrir l'effet de sa communication, jugée très alarmiste par les professionnels. Mais pour l'instant sans grand effet, selon ces derniers, qui évoquent des annulations de dossiers, des reports de clientèle vers d'autres destinations que le Maghreb et un manque à gagner certain lié à la baisse des réservations vers l'Afrique du Nord.

 

AFP