Maroc/droits de l'enfant: des "progrès", mais surtout en milieu urbain (Unicef)
26 mai 2015 à 16h31 par La rédaction
Le Maroc a enregistré des "progrès indéniables" en matière de droits des enfants, mais d'importantes disparités subsistent entre villes et campagne, en matière de santé ou d'accès à l'éducation, selon un rapport présenté lundi par l'Unicef.
"Il existe au Maroc des enfants plus vulnérables que d'autres. Là où les progrès nationaux sont indéniables, des inégalités demeurent", a estimé la représentante de l'Unicef au Maroc, Regina De Dominicis, lors de la présentation de ce rapport élaboré avec l'Observatoire national des droits de l'enfant (ONDE).
L'étude, publiée dans le cadre de la Journée nationale de l'enfance, relève ainsi que le taux de mortalité infantile a chuté de plus de 60% en dix ans, mais qu'il "reste deux fois plus élevé dans le monde rural".
La mortalité infantile concerne dans 75% des cas le nouveau-né, ce qui devrait "induire une plus grande vigilance à l'égard des enfants de moins d'un mois", a fait valoir Mahdi Halmi, expert à l'Unicef, tandis que le rapport plaide pour une "augmentation du budget du secteur de la santé".
Selon l'étude, les inégalités demeurent tout aussi importantes en matière d'éducation. En milieu rural, près d'une fille sur trois (30,7%) âgée de 15 à 24 ans n'a "jamais intégré le système scolaire".
Le mariage précoce représente pour sa part 11,47% des unions, un phénomène "en augmentation" et "inquiétant", selon M. Halmi.
Si le code de la famille interdit le mariage des mineures, un juge garde la possibilité d'y déroger. En 2013, plus de 35.000 cas ont été enregistrés contre 18.000 dix ans plus tôt.
Ce phénomène, "longtemps localisé en milieu rural, s'urbanise", s'inquiète le rapport.
Enfin, malgré "une baisse significative", le travail des enfants "persiste". D'après l'étude, il touche 86.000 enfants de 7 à 15 ans, principalement dans les campagnes.
AFP