Manifestations en Turquie : une guerre contre lâ??islamisation ?

Le mouvement de contestation né à Istanbul la semaine passée fut, au départ, une réponse au projet d'aménagement urbain qui consistait à construire un centre commercial à l'emplacement d'un parc de 600 arbres (espace vert de Gezi), considéré comme le poumon de la ville.

Les manifestants d'Istanbul s'opposent aux dérives autoritaires et la volonté d' « islamisation » du pays de la part du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Depuis le début de l'occupation du parc, le 28 mai,  plusieurs milliers de personnes sont venus témoigner leur soutien : des associations culturelles, des syndicats, des groupes d'artistes, d'étudiants, des défenseurs de la nature, des anticapitalistes... Et, au-delà, tous les riverains stambouliotes ulcérés par la marchandisation du centre-ville et le remodelage urbain mené par la municipalité à coups de bulldozers, indique le site lemonde.fr.

La contestation s'est très rapidement étendue dans plusieurs dizaines de villes turques telles que Ankarara ou Izmir. Ce mouvement, qui s'oppose au gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, agrège aujourd'hui des groupes très divers.

Deux importants syndicats du pays apportent également leur soutien à la contestation. La confédération des syndicats du secteur public (KESK) et la confédération syndicale des ouvriers révolutionnaires (DISK), marquées à gauche, ont annoncé pour ce mercredi des marches de protestation et des grèves dans les grandes villes du pays, a indiqué l'AFP.

Plus récemment, des signaux inquiétants tels que la tentative de contrôle de l'avortement par le pouvoir ou encore l'interdiction de l'alcool ont vite affaibli la popularité de Recep Tayyip Erdogan. La Turquie reste néanmoins l'un des rares pays dont la laïcité est affirmée par la Constitution.

Source : Lemonde.fr