Liban/ Salam : Les fêtes de Noël assombries par le dossier des militaires otages des jihadistes
24 décembre 2014 à 17h23 par La rédaction
Le Premier ministre Tammam Salam, reçu mercredi à Bkerké par le patriarche maronite Béchara Raï, a dressé un sombre tableau de la situation actuelle du Liban.
"Notre visite s'inscrit dans le cadre des fêtes de Noël et de fin d'année, auxquelles participent tous les Libanais sans exception", a précisé M. Salam. "Nous aurions souhaité que cette fête soit plus gaie, mais à la lumière des circonstances actuelles du pays, notamment nos militaires qui sont otages des jihadistes, nous ne pouvons pas célébrer les fêtes comme si de rien n'était. Nous ressentons une certaine amertume en ces moments-là", a-t-il souligné.
"La situation malsaine actuelle ne peut plus continuer de la sorte, et nous ne pouvons toujours pas entrevoir de dénouement positif. La politique au Liban est en suspens. Nous avons pu assurer un minimum à travers notre gouvernement, mais si les choses continuent de la sorte, la nation sera touchée par des développements négatifs", a estimé M. Salam.
Le chef du gouvernement a par ailleurs insisté sur "l'échéance majeure à laquelle nous sommes tenu d'être à la hauteur, celle de l'élection d'un président de la République. Le dossier ne concerne pas seulement les citoyens chrétiens, mais tous les Libanais. Un corps sans tête ne peut exister. Nous réitérons aux politiciens notre appel afin qu'ils accordent au dossier l'importance qu'il mérite". Et d'ajouter à ce propos : "Nous voulons un président libanais, chrétien, maronite, et sans un tel président, il n'y a pas de Liban. Oui nous voulons poursuivre la cohabitation et le partage du pouvoir (avec toutes les composantes libanaises)". Le Liban est sans président depuis le 25 mai. Une nouvelle séance électorale a été fixée au 7 janvier, après l'échec de toutes les autres tentatives.
Commentant le dialogue entre le Hezbollah et le Courant du Futur, initié mardi soir sous la houlette du chef du législatif Nabih Berry, M. Salam a souligné que ce dialogue "devrait assurer une certaine sérénité aux Libanais. M. Berry m'a indiqué que la réunion s'est bien déroulée, et j'espère que ce processus aboutira à l'élection d'un président".
Pour le dossier des militaires otages des jihadistes dans le jurd de Ersal depuis début août, M. Salam a réitéré son "appel au sérieux et au secret en traitant le dossier. La façon dont il était traité a conduit l'assassinat de quatre militaires. Nous invitons donc les personnes concernées d'aborder la question de manière discrète et secrète. Les mesures que nous prendrons resterons donc secrètes. Nous avons exprimé notre accord sur un échange, mais les détails et modalités des négociations resterons secrètes, car le sujet est extrêmement sensible", a-t-il souligné. Les jihadistes réclament la libération de détenus islamistes afin de libérer les militaires otages.
Vingt-cinq militaires sont toujours aux mains des jihadistes du Front al-Nosra et du groupe Etat islamique. Les jihadistes exigent notamment la libération d'islamistes détenus à Roumieh pour relâcher les otages. Quatre otages ont déjà été assassinés, dont deux par décapitation.
Avec L'Orient Le Jour