Liban: libération sous caution d'un ancien ministre accusé de terrorisme

15 janvier 2016 à 15h13 par La rédaction

RADIO ORIENT
Le tribunal militaire libanais a libéré sous caution Michel Samaha, un ancien ministre et député allié du régime syrien accusé d'avoir voulu mener des "actions terroristes" au Liban, a annoncé jeudi une source judiciaire. "Le tribunal a libéré jeudi Michel Samaha contre le versement d'une caution de 150 millions de livres libanaises (100.000 dollars). Il n'a pas le droit de quitter le territoire durant un an, son passeport a été confisqué et il lui est interdit de parler de son procès avec les médias et sur les réseaux sociaux jusqu'au verdict, sous peine d'être incarcéré de nouveau", selon le texte de l'arrêt du tribunal dont l'AFP a obtenu une copie. Cette décision a sucité fureur et consternation au Liban au sein du camp hostile au régime de Bachar al-Assad. "La décision unanime des officiers de la Cour est une récompense gratuite au criminel (...) et une violation des sentiments de la majorité des Libanais. La décision unanime des officiers concernant Samaha est honteuse et suspecte", a affirmé l'ancien Premier ministre Saad Hariri. Interrogé par l'AFP à son arrivée à son domicile, M. Samaha a affirmé: "Je ne ferai aucune déclaration concernant mon procès car je respecte la décision de justice. Je vais continuer mon travail politique et je demande à tous ceux qui m'attaquent de ne pas faire le jeu de Daesh" (acronyme arabe du groupe Etat islamique). L'ex-ministre libanais de l'Information avait été condamné le 13 mai 2015 à quatre ans et demi de prison par un tribunal militaire, qui l'a aussi déchu à vie de ses droits civiques et politiques, "pour avoir tenté de mener des actions terroristes et appartenance à un groupe armé". Cependant, la cour de Cassation avait annulé le jugement trop clément par le procureur. Un nouveau procès est en cours et la prochaine audience est fixée au 21 janvier. Selon l'acte d'accusation, M. Samaha, qui a été également conseiller du président syrien Bachar al-Assad, avait planifié, avec le chef des services de sécurité syriens Ali Mamlouk, des attentats au Liban et l'assassinat de personnalités politiques et religieuses libanaises hostiles à Damas.  AFP