Le problème des candidats au jihad en chiffres

17 novembre 2014 à 17h24 par La rédaction

RADIO ORIENT

Un millier de personnes impliquées dans le jihad en Syrie, une centaine de procédures ouvertes au parquet antiterroriste, près de 625 signalements recensés par la plateforme mise en place fin avril par le gouvernement.

 

UN MILLIER DE PERSONNES IMPLIQUEES DANS LE JIHAD EN SYRIE

 

C'est le chiffre donné récemment par le Premier ministre Manuel Valls, qui estime à près de 580 le nombre des personnes combattant ou ayant combattu pour le jihad. Au total, près de 90 départements sont concernés.

Ce millier de personnes impliquées dans les filières jihadistes, incluant notamment celles qui sont en transit (184), celles qui ont quitté la Syrie (199) et celles qui ont manifesté des velléités de départ (233), correspond à une augmentation d'environ 82% depuis le 1er janvier, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Selon lui, 375 Français sont présents en Syrie et en Irak, dont au moins 76 femmes et 9 mineurs.

 

Au moins 36 Français ont déjà trouvé la mort en Syrie.

 

Les données sur les filières jihadistes en France, composées pour les deux tiers de ressortissants français, montrent qu'il s'agit d'une population jeune et hétérogène, majoritairement issue de familles immigrées mais comportant une part importante de convertis (20%).

 

Près de la moitié des personnes recensées étaient inconnues des services de renseignement avant leur signalement.

 

Parmi les personnes ayant quitté la Syrie, au moins 118 sont aujourd'hui de retour en France.

 

Par ailleurs, on estime qu'une dizaine de Français sont impliqués dans les filières jihadistes en Irak.

 

En tout, environ 3.000 personnes sont parties d'Europe pour mener le jihad en Syrie et en Irak, un chiffre également en forte hausse ces derniers mois, avait dit fin septembre le coordinateur européen pour la lutte antiterroriste.

 

UNE CENTAINE DE PROCEDURES JUDICIAIRES OUVERTES

 

"Aujourd'hui, une centaine de procédures judiciaires sont ouvertes à l'encontre de jihadistes français", a affirmé lundi Bernard Cazeneuve.

 

Dans le cadre de ces procédures, 138 personnes ont été interpellées, 90 ont été mises en examen par les magistrats du pôle antiterroriste du Tribunal de grande instance de Paris et 65 ont déjà été écrouées.

 

625 SIGNALEMENTS PERTINENTS

 

Fin avril, dans le cadre d'un plan antijihad, un numéro vert (08.00.00.56.96) a été mis à la disposition des familles et des proches de jeunes radicalisés afin qu'ils puissent prévenir les services de police de leurs doutes, d'un départ ou d'un départ imminent.

 

En incluant les signalements par mail et par un site internet dédié mis en place en même temps, 625 signalements "pertinents et avérés" ont été recencés, selon un bilan établi au 4 novembre. Quelque 55% des personnes concernées ne sont pas "de culture arabo-musulmane", un quart sont des mineurs, 44% des filles. Cent personnes étaient déjà parties lors du signalement.

 

Ces signalements ont permis d'éviter "70-80 départs pour la Syrie", a affirmé dimanche Bernard Cazeneuve.

 

AFP