Le ministre algérien des anciens combattants en France, une première depuis 1962

27 janvier 2016 à 17h02 par La rédaction

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Le ministre algérien des moudjahidine (anciens combattants) a rendu mercredi un hommage à ses compatriotes tombés durant la première Guerre mondiale à l'ossuaire français de Douaumont (est), pour la première visite d'un tel ministre depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Tayeb Zitouni, accompagné de Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat français aux anciens combattants, a salué les troupes du premier régiment de chasseurs de Thionville avant de se rendre dans le carré musulman de l'ossuaire, où reposent 222 Algériens. Cette première visite d'un ministre des anciens combattants en France depuis 1962 intervient après un déplacement de M. Todeschini à Sétif en avril 2015. Il s'agissait alors de la première visite d'un responsable gouvernemental français sur les lieux du massacre du 8 mai 1945 qui fit des milliers de morts. Il s'agit, dans les deux cas, "de participer à l'apaisement des mémoires. Des mémoires douloureuses pour nous mais aussi pour l'Algérie", a déclaré le secrétaire d'Etat français. "Beaucoup de soldats venus d'Algérie sont morts lors de la première Guerre mondiale et de la seconde Guerre mondiale pour notre liberté, la liberté de la France, la liberté de l'Europe aujourd'hui", a ajouté M. Todeschini après avoir rallumé la flamme en compagnie de son homologue algérien, qui ne s'est pas exprimé. En 2014, la participation de l'Algérie aux cérémonies lançant le centenaire de la première Guerre mondiale (1914-1918) avait été vivement critiquée par la puissante organisation des moudjahidine, qui s'était opposée publiquement à la présence de militaires algériens au défilé à Paris. M. Zitouni avait à l'époque refusé de se prononcer. Une commission de travail française se rendra à Alger les 3 et 11 février pour évoquer "des dossiers qui relèvent des événements de la guerre d'Algérie", a encore précisé M. Todeschini. Après huit ans de guerre, l'Algérie, colonie française depuis 1830, avait accédé à l'indépendance en juillet 1962. En 2000, le président algérien Abdelaziz Bouteflika s'était rendu à Douaumont, qui abrite les ossements de 130.000 hommes non identifiés tombés à Verdun en décembre 1916 lors de l'une des batailles les plus meurtrières de l'histoire de la guerre. AFP