Le Gafi élabore une feuille de route pour mieux lutter contre le financement du terrorisme

15 décembre 2015 à 13h54 par La rédaction

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Le Groupe d'action financière (Gafi) a élaboré lundi une feuille de route pour améliorer la lutte contre le financement du terrorisme, proposant de développer les échanges d'information et d'accroître la pression sur les pays qui n'ont pas encore pris de mesures en la matière. Au terme de trois jours de réunion, à laquelle ont participé des responsables de services de renseignement mais aussi des juristes et des experts financiers, le Gafi a décidé d'"adapter sa stratégie pour mieux comprendre la nature changeante des risques liés au financement du terrorisme", indique un communiqué de l'organisation. Le Groupe d'action financière va ainsi fournir un document mis à jour sur les finances du groupe Etat islamique (EI), en lien avec les Nations unies, Interpol et le Counter-ISIL Finance Group (CFIG), qui combat les sources de financement de l'EI, afin de "mieux évaluer l'impact" des actions prises et "l'évolution des risques". En parallèle, des "indicateurs" sur le financement du terrorisme vont être mis en place, qui seront partagés avec le secteur privé, ajoute le Gafi. Deux réunions auront lieu en février, l'une avec le CFIG, l'autre avec des représentants du secteur privé, pour discuter de ces deux initiatives. "Un meilleur partage de l'information est nécessaire entre les organismes" chargés de lutter contre le financement terroriste, notamment entre les pays et le secteur privé, souligne le Gafi, qui souhaite "renforcer les règles internationales" et leur "mise en oeuvre". En février 2016, le groupe d'action financière mettra ainsi sur pied "des mesures de suivi pour les pays qui n'ont pas criminalisé le financement du terrorisme ou qui n'appliquent pas de sanctions financières ciblées". Il discutera par ailleurs d'un possible renforcement des règles en vigueur, précise le communiqué. Le Gafi est un organisme intergouvernemental chargé de lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Créé en 1989, et basé à Paris, il est composé de 34 pays et territoires, ainsi que de 2 organisations régionales. Après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, les dirigeants du G20 lui ont demandé de leur remettre en février 2016 un rapport sur les progrès faits par les Etats pour corriger les faiblesses en matière d'assèchement des flux de financement liés au terrorisme. Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU a été convoquée jeudi, à laquelle participeront les ministres des Finances des 15 pays membres. AFP