Le décès du généticien et militant de gauche Albert Jacquard

12 septembre 2013 à 18h11 par La rédaction

RADIO ORIENT

Le président d'honneur de l'association Droit au logement (DAL) est décédé mercredi soir à son domicile parisien, dans le VIe arrondissement, à l'âge de 87 ans, a précisé son fils à l'AFP.

 

Cet ancien élève de l'Ecole Polytechnique et président d'honneur de l'association Droit au logement (DAL), a été emporté par une forme de leucémie.

 

Né le 23 décembre 1925 à Lyon dans une famille de la bonne société, Albert Jacquard est reçu à Polytechnique 20 ans plus tard. C'est la Libération mais il vient de passer deux ans à préparer ses concours et n'a pas vraiment vu la Seconde Guerre mondiale, comme un "passager de l'Histoire".

Jeune ingénieur, il entre en 1951 à la Seita (manufactures des tabacs et allumettes) pour y travailler à la mise en place d'un des premiers systèmes informatiques.

Après un bref passage au ministère de la Santé publique, Jacquard rejoint l'Institut national d'études démographiques (Ined) en 1962.

Albert Jacquard part donc étudier la génétique des populations dans la prestigieuse université américaine de Stanford, puis revient à l'Ined et passe deux doctorats en génétique et biologie humaine dans la foulée.

Parallèlement à l'enseignement et son travail d'expert à l'OMS, il n'aura de cesse de démonter les arguments prétendument scientifiques des théories racistes et sera même témoin en 1987 au procès du nazi Klaus Barbie pour crimes contre l'humanité.

Ses premiers livres, comme "Eloge de la différence: la génétique et l'homme" (1978) rencontrent un grand succès qui ne se démentira pas, même quand il dérivera vers la philosophie, la vulgarisation scientifique ou l'humanisme anti-libéral.

 

Le Pr Jacquard sera même candidat aux législatives à Paris en 1986 sur une liste soutenue par divers mouvements de la gauche alternative, puis en 1999 sur la liste écologiste conduite par Daniel Cohn-Bendit (en 84e position).

Dans les années 1990, Albert Jacquard va mettre sa verve médiatique au service d'une autre cause: les mal-logés et les sans-papiers.

 

Source : AFP