La Tunisie depuis sa révolution il y a cinq ans (CHRONOLOGIE)

14 janvier 2016 à 16h45 par La rédaction

RADIO ORIENT
Dates-clés de la Tunisie depuis le soulèvement qui a chassé Zine El Abidine Ben Ali du pouvoir le 14 janvier 2011 et donné le coup d'envoi aux révoltes arabes. - 2010-2011: la révolution - Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, s'immole par le feu à Sidi Bouzid (centre-ouest), déclenchant un mouvement de protestation contre le chômage et la vie chère. Il décède le 4 janvier. Les manifestations, marquées par des émeutes sanglantes, s'étendent à tout le pays. Le 14 janvier 2011, des milliers de manifestants, aux cris de "Ben Ali dégage", se rassemblent à Tunis et en province. Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, fuit en Arabie saoudite. Il est le premier dirigeant d'un pays arabe à quitter le pouvoir sous la pression de la rue. Le soulèvement a fait 338 morts. - 2011: victoire des islamistes - Le 23 octobre, le mouvement islamiste Ennahda, légalisé en mars, remporte 89 des 217 sièges de l'Assemblée constituante lors des premières élections libres de l'histoire du pays. En décembre, Moncef Marzouki, militant de gauche et opposant à Ben Ali, est élu chef de l'Etat par la Constituante. Hamadi Jebali, n°2 d'Ennahda, est chargé de former le gouvernement. - 2012: troubles - En juin puis en août, des manifestations violentes et des attaques de groupuscules islamistes radicaux se multiplient. Le 14 septembre, des centaines de manifestants dénonçant un film islamophobe sur internet attaquent l'ambassade américaine. Fin novembre, des émeutes éclatent à Siliana, au sud-ouest de Tunis (300 blessés). Grèves et manifestations, parfois violentes, touchent aussi bien l'industrie, les services publics que les transports ou le commerce. Et comme à l'époque de la révolution, c'est dans les régions marginalisées économiquement que se cristallisent les conflits. - 2013: assassinats d'opposants - Le 6 février, l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd est tué à Tunis. Le 25 juillet, le député Mohamed Brahmi est assassiné près de la capitale. Les deux meurtres, qui provoquent de profondes crises, seront revendiqués l'année suivante par des jihadistes ralliés au groupe Etat islamique (EI). Un quartette, composé du principal syndicat (UGTT), de l'organisation patronale Utica, de la Ligue des droits de l'Homme et de l'Ordre des avocats, vont lancer un "Dialogue national" entre Ennahda et ses opposants. - 2014: première présidentielle libre -  Le 26 janvier, après des mois de négociations, une Constitution est adoptée. Un gouvernement de technocrates est formé et les islamistes se retirent du pouvoir. Le 26 octobre, le parti anti-islamiste Nidaa Tounès de Béji Caïd Essebsi remporte les législatives, devançant Ennahda. En décembre, Caïd Essebsi devient le premier chef d'Etat tunisien élu démocratiquement au suffrage direct. - 2015: carnages, Nobel de la Paix - Le 18 mars, 21 touristes étrangers et un policier tunisien sont tués dans un attentat contre le musée du Bardo à Tunis. Le 26 juin, une attaque contre l'hôtel Riu Imperial Marhaba près de Sousse (centre-est) fait 38 morts, dont 30 Britanniques. Et le 24 novembre, un attentat suicide en plein Tunis coûte la vie à 12 membres de la garde présidentielle. Ces trois attentats sont revendiqués par le groupe EI, implanté en Libye voisine. Le pays fait face depuis 2011 à une augmentation des attaques jihadistes qui ont aussi tué des dizaines de policiers et de militaires. La Phalange Okba Ibn Nafaâ, un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est responsable de nombreuses attaques. Le Nobel de la paix consacre le quartette d'organisations qui a permis de sauver la transition. Le 10 décembre, les lauréats reçoivent le prix et appellent la communauté internationale à faire de la lutte contre le terrorisme "une priorité absolue". AFP