Journée nationale de la Laïcité: Cazeneuve et Vallaud-Belkacem appellent à ne "pas créer de clivages"

9 décembre 2014 à 14h56 par La rédaction

RADIO ORIENT

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, ont appelé mardi à ne "pas créer de clivages" sur la question de la laïcité, perçue comme une "valeur d'apaisement" et non "de fracture" au sein de la société.

 

"La laïcité n'est pas un principe d'antagonisation de la République", a déclaré M. Cazeneuve lors d'un déplacement dans une école primaire de Pantin (Seine-Saint-Denis), à l'occasion de la journée nationale de la laïcité.

 

"Je souhaite qu'on ne prenne pas ces questions en otage pour créer des tensions, des clivages, des fractures, dans une société qui a besoin de s'apaiser", a ajouté le ministre, pour qui la laïcité doit "faire reculer les petites haines qui rongent la République".

 

Le principe de laïcité a suscité ces derniers jours plusieurs passes d'armes judiciaires et politiques, sur fond de désaccords quant à son périmètre d'application.

 

A Nantes, le tribunal administratif a ainsi enjoint au conseil général de la Vendée, vieille terre de tradition catholique, de démonter la crèche de la Nativité qu'il installait chaque année dans le hall de l'hôtel du département, au nom de la laïcité.

 

Saisi d'une demande similaire, formulée par le préfet de l'Hérault, le maire de Béziers, Robert Ménard, soutenu par le FN, a pour sa part refusé d'enlever la crèche de Noël installée dans le hall de sa mairie.

 

"On est dans un état de droit. Le respect, cela suppose aussi que la règle de droit élaborée par le législateur et interprétée par le juge s'applique et soit respectée", a estimé Bernard Cazeneuve.

 

"Qu'il y ait des acteurs politiques qui veuillent préempter la laïcité pour en faire autre chose qu'une valeur d'apaisement, c'est possible, mais nous, nous avons une conception de la laïcité éminemment républicaine", a ajouté le ministre.

 

Insistant sur la place de l'école dans l'apprentissage du "vivre ensemble", Najat Vallaud-Belkacem a également défendu une vision inclusive de la laïcité, présentée comme "une valeur positive à promouvoir".

 

A l'initiative de son prédécesseur, Vincent Peillon, des chartes de la laïcité à l'école ont été mises en place à la rentrée 2013 dans tous les établissements publics. Ce texte rappelle notamment aux élèves que "chacun est libre de croire ou de ne pas croire".

 

"L'idée, ça n'est pas que ça reste apposé sur un mur dans un coin. C'est que les enfants et les équipes enseignantes s'en saisissent, travaillent, réfléchissent à ce que ça veut dire", a insisté la ministre.

 

AFP