France : la justice épingle un maire d'extrême droite bloquant l'ouverture d'une mosquée dans sa ville
10 novembre 2015 à 13h14 par La rédaction
La plus haute juridiction administrative de France, le Conseil d'Etat, a ordonné lundi au sénateur-maire d'extrême droite de Fréjus (sud-est), David Rachline, d'autoriser l'ouverture au public d'une mosquée récemment construite dans sa ville. L'élu dispose d'un délai de huit jours pour obtempérer sous peine d'une astreinte de 500 euros par jour de retard. David Rachline s'était déjà vu ordonner le 17 septembre par la justice de réexaminer sous 15 jours la demande d'ouverture de l'édifice religieux, qu'il avait rejetée un mois et demi plus tôt. Or, "le maire n'a pris aucune nouvelle décision dans le délai fixé par cette ordonnance, dont la commune n'a cependant pas fait appel", a relevé le juge des référés du Conseil d'Etat dans sa décision, consultée par l'AFP. Le magistrat a souligné une "atteinte grave et manifestement illégale" portée selon lui "aux libertés fondamentales". Il a aussi mis en exergue le fait que la décision de M. Rachline de refuser l'ouverture au public de la mosquée ne pouvait être justifiée par la contestation des conditions dans lesquelles le permis de construire avait été accordé, un argument que l'élu avait mis en avant. L'association musulmane locale qui avait obtenu de l'ancienne municipalité de Fréjus l'autorisation de construire cette mosquée se heurte depuis que les travaux ont été achevés en 2015 au refus du nouveau maire de la laisser ouvrir.David Rachline a pris les rênes de la ville de Fréjus après la victoire de son parti, le Front national (FN) de Marine Le Pen, aux élections municipales de mars 2014. Agé de 27 ans, militant d'extrême droite depuis l'adolescence, il est également depuis septembre 2014 le premier sénateur FN et le plus jeune élu siégeant à la chambre haute du Parlement français. AFP