François Cavanna, mort d'un « rital »

30 janvier 2014 à 23h43 par La rédaction

RADIO ORIENT

L'écrivain franco-italien est décédé mercredi 29 janvier à l'âge de 90 ans.  Le créateur de « Hara-Kiri », l'auteur des « Ritals »  est mort laissant derrière lui le monde de l'humour libre en deuil.

 

Grandes moustaches et crinière blanche, François Cavanna, dit  Cavanna, fondateur d'Hara Kiri et de Charlie Hebdo, et écrivain populaire avec une soixantaine d'ouvrages, est mort mercredi soir à l'âge de 90 ans, a-t-on appris auprès de son entourage. Hospitalisé à Créteil (Val-de-Marne) pour une intervention après une fracture du fémur, il a souffert de complications pulmonaires.

 

Le nom de Cavanna et ses indignations tonitruantes sont irrémédiablement liés à Hara Kiri, le mensuel qu'il crée en 1960 avec Georges Bernier, le futur professeur Choron. Un magazine d'humour "coup de poing dans la gueule", sans aucun tabou ni limite, où il tire sur ses cibles favorites, l'armée, les beaufs, les chasseurs ou les religions. Son talent, c'est aussi d'avoir déniché des débutants surdoués - Reiser, Cabu, Wolinski, Gébé, Topor... - qui ont fait le succès du journal.

 

 

"L'humour fait mal, disait Cavanna, il fait ressortir le fond des choses et l'étale au grand jour. C'est une façon cruelle de dire les choses cruelles, sans les envelopper."

 

Avec sa grande silhouette de druide, Cavanna n'a cessé d'écrire pendant plus de cinquante ans. D'abord dessinateur de presse, il est l'auteur, dans un style truculent, d'une quinzaine de romans et de multiples essais, parodies et pamphlets, comme Et le singe devint con, Les aventures de Napoléon ou encore Les ritals, en 1978, où il décrit son enfance, "merveilleuse", dans la petite communauté italienne de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).

 

Né le 22 février 1923 à Paris d'un père italien maçon et d'une mère française, Cavanna est un bon élève, passionné par la langue française. "J'ai tout de suite été happé par l'écriture, l'imprimé. C'est devenu un vice, n'importe quoi d'écrit, je pouvais pas m'empêcher de le lire", déclarait-il à l'Agence France-Presse en 2008. En 1943, il est raflé par le Service du travail obligatoire (STO) et expédié à Berlin, dont il rentrera après deux ans et demi de camp. Il tirera de cet épisode un autre roman, Les russkoffs, prix Interallié 1979, et en gardera une aversion pour la guerre, l'armée, l'autorité.

 

Dans son dernier ouvrage, Lune de miel, en 2010, il raconte sa bataille contre la maladie de Parkinson.

 

Source : AFP