Esplanade des Mosquées: l'ambassadeur de France convoqué à Jérusalem

19 octobre 2015 à 17h45 par La rédaction

RADIO ORIENT

L'ambassadeur de France en Israël a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères qui lui a dit l'"opposition résolue" de son pays à l'idée d'une présence internationale sur le site de l'esplanade des Mosquées, a-t-on appris de source officielle.

 

Les Affaires étrangères françaises ont pour leur part indiqué que l'ambassadeur, Patrick Maisonnave, avait été "reçu" aux Affaires étrangères israéliennes et qu'il avait évoqué "les initiatives pour apaiser les tensions".

 

"Israël a transmis son opposition résolue à la proposition française de placer des observateurs sur le mont du Temple", a indiqué le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon. Le mont du Temple est l'appellation israélienne de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem.

 

Il a qualifié de "franche" la conversation entre M. Maisonnave et les directeurs Europe et Nations unies des Affaires étrangères israéliennes.

 

"Israël est opposé à toute initiative non-concertée avec lui", a-t-il ajouté.

"Les initiatives pour apaiser les tensions et favoriser une reprise des négociations de paix ont été évoquées", a indiqué à Paris le porte-parole du Quai d'Orsay.

 

Israël s'indigne d'une idée attribuée à la France de proposer au Conseil de sécurité de l'ONU une présence internationale sur l'esplanade, lieu qui cristallise les tensions entre Palestiniens et Israéliens. Le porte-parole du Quai d'Orsay n'a pas répondu aux questions qui lui demandait si la France avait bien proposé une telle présence internationale et quel était le motif de la convocation du diplomate français.

 

Troisième lieu saint de l'islam, et lieu le plus vénéré du judaïsme, l'esplanade des Mosquées est régie par des règles qui autorisent les juifs à s'y rendre à certaines heures mais leur interdit d'y prier.

 

Les Palestiniens accusent Israël de vouloir modifier le "statu quo" sur ce site sensible, ce dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est toujours défendu.

 

"Israël ne peut accepter la proposition française au Conseil de sécurité, qui ne mentionne pas l'incitation à la violence palestinienne et le terrorisme et appelle à l'internationalisation du mont du Temple", a dit M. Netanyahu dimanche.

 

L'idée d'une présence internationale s'inscrit dans une série de timides tentatives diplomatiques de mettre fin aux violences meurtrières qui secouent Israël et les Territoires palestiniens depuis le 1er octobre.

 

La France condamne "fermement les violences récentes d'où qu'elles émanent", a affirmé lundi le porte-parole des Affaires étrangères à Paris. "Depuis plusieurs mois, la France a rappelé les risques d'une absence d'horizon politique pour le processus de paix".

 

"Le conseil de sécurité doit se prononcer. Il est essentiel qu'il contribue à l'apaisement, en appelant au calme et à la retenue ainsi qu'au respect du statu quo sur l'esplanade des Mosquées. C'est dans cet esprit que la France travaillera, avec l'ensemble de ses partenaires, à une déclaration qui recueille le consensus autour de ces principes", a-t-il ajouté.

 

AFP