Election présidentielle en Iran : quel successeur pour Ahmadinejad?

Sur fond de crise économique et politique, l'Iran prépare ses élections prévues pour les 14 juin et 21 juin, pour un possible second tour. Quelque 50,5 millions d'électeurs sont appelés à choisir le futur président, successeur d'Ahmadinejad, au pouvoir depuis huit ans, mais aussi à élire 207.000 conseillers locaux et municipaux.

L'élection se joue entre Hassan Rohani, candidat unique des modérés et réformateurs, et trois candidats conservateurs qui se sont détachés: l'ex-chef de la diplomatie Ali Akbar Velayati, le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf et le chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili.

Deux autres candidats, Mohsen Rezaï et Mohammad Gharazi, n'ont pratiquement aucune chance.

Les candidats à la présidentielle en Iran ont appelé à voter massivement vendredi, un scrutin que le camp réformateur unifié aspire à remporter face à des conservateurs divisés, quatre ans après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad, souligne le site de Libération.

L'un des premiers à voter, le guide suprême Ali Khamenei, a appelé à un vote massif. «La prospérité et le bonheur du pays dépendent de votre choix de la bonne personne et de votre participation à l'élection».

Un second tour aura lieu le 21 juin si aucun des six candidats en lice n'obtient 50,1% des voix. Les premiers résultats pourraient être annoncés samedi. Mais le Conseil des gardiens de la Constitution, chargé de superviser le scrutin, a prévenu que cette annonce serait "faite par le ministère de l'Intérieur et personne n'a le droit de se déclarer vainqueur avant".

Le président du site de recherche et de messagerie Google dénonce des tentatives de vols de mots de passe des comptes de dizaines de milliers d'Iraniens qui s'apprêtent à voter.

"Les cibles et le moment choisis suggèrent que ces attaques ont une motivation politique en lien avec l'élection présidentielle iranienne de vendredi", a affirmé le vice-président du géant de l'internet américain Eric Grosse, sur son blog.

"Surtout si vous êtes en Iran, nous vous encourageons à prendre des mesures supplémentaires pour protéger votre compte", a-t-il encore ajouté.

Ces élections se déroulent dans un climat économique sous tensions. La monnaie locale, le riyal, a perdu 80% de sa valeur par rapport au dollar, l'inflation dépasse les 30%.

Dans ce sens, Amir Hossein Jahanshahi, fondateur de la Vague verte (mouvement d'opposition) exilé a Paris, a révélé hier un document officiel certifiant que l'Iran se trouverait dans un état de faillite et que le gouvernement préconiserait une taxe de 20% sur les dépôts bancaires des clients, la mise en place d'un système de rationnement alimentaire et le transfert de l'ensemble du système bancaire sous le contrôle des Gardiens de la révolution. Le gouvernement prévoit ainsi de « puiser directement » dans les comptes des citoyens.

SOURCES :

AFP, FranceInfo, LeMonde, Liberation