Conflit syrien : Les réfugiés du « camp » Yarmouk en proie à la famine

Modifié : 29 janvier 2014 à 17h50 par La rédaction

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La famine décime le camp palestinien de Yarmouk à Damas dont les 20.000 habitants subissent depuis des mois un siège impitoyable de l'armée syrienne conduisant certains, selon des témoignages recueillis via Internet, à se nourrir de chiens et de chats.

 

Ce camp, établi par l'ONU en 1948 pour accueillir les Palestiniens ayant fui la première guerre israélo-arabe, s'est transformé au fil des ans en quartier résidentiel et commercial. Mais il continue à s'appeler le "camp" Yarmouk.

 

En 2011, près de 150.000 Palestiniens autant de Syriens y vivaient. Lorsque la guerre a touché Damas à l'été 2012, des milliers d'habitants d'autres parties de la capitale y ont trouvé refuge car le quartier était calme.

 

Mais peu après Yarmouk est devenu à son tour un champ de bataille. Certains Palestiniens ont appuyé les rebelles tandis que d'autres comme le Front populaire de libération de la Palestine - Commandement général (FPLP-CG) combat avec le régime.

 

En juin 2013, l'armée a imposé un blocage total à ce quartier de 2 km2, où résident encore, selon l'ONU, 18.000 habitants pris au piège. Sept mois plus tard, la nourriture et les produits médicaux ont disparu et tout se vend à prix d'or. Ainsi il faut 100 dollars pour un kilo de riz, se lamentent les résidents.

 

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 78 personnes, dont 25 femmes et trois enfants, sont mortes de faim.

 

L'Agence des Nations-Unies chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA) fait tous les efforts possibles pour ouvrir une brèche dans ce siège létal.

 

Mais les résultats sont maigres: jusqu'à présent deux convois ont pénétré à Yarmouk ces derniers mois, avec seulement 138 rations de nourriture.

 

Selon son porte-parole, Chris Gunness, "l'aide autorisée est honteusement insuffisante".

 

Les besoins portent notamment sur "du lait en poudre pour les nourrissons, des vaccins anti-polio et des aliments de base", explique-t-il.

 

Le 18 janvier, le gouvernement avait assuré vouloir faciliter l'accès de l'aide à l'intérieur du camp.

 

Mais, selon M. Gunness, "l'UNRWA est extrêmement déçue que les assurances données par les autorités n'aient pas été suivies de faits sur le terrain".

 

Alors que le régime et l'opposition réunis à Genève ont discuté de l'accès de l'aide à Homs, dans le centre du pays, le sort de Yarmouk n'a même pas été évoqué.

 

Le porte parole du FPLP-GC Anwar Raja fait porter aux rebelles la responsabilité de la situation et les appelle à quitter le camp pour "créer une atmosphère favorable à l'entrée de l'aide".

 

Selon lui les rebelles, opposés aux jihadistes, ont honoré leurs engagements et "les civils sont prêts à faire pression sur le Front al-Nosra si le régime montre son sérieux" quant à sa volonté de laisser passer l'aide.

 

 Source : AFP