Appel de huit associations contre l'effet "catastrophique" d'une baisse des allocations chômage

11 février 2016 à 14h01 par La rédaction

RADIO ORIENT
A l'approche d'une renégociation des règles d'assurance chômage, huit associations - dont Emmaüs, ATD Quart Monde et le Secours catholique - mettent en garde jeudi contre les effets "catastrophiques" d'une baisse des allocations, scenario récemment chiffré par le gouvernement. "Réduire les allocations chômage ferait progresser la précarité et l'exclusion", écrivent dans un communiqué le collectif Alerte, l'Association des paralysés de France (APF), Coorace, ATD Quart Monde, Emmaüs France, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) et le Secours catholique. Ces associations considèrent qu'une réduction de la durée ou du montant des allocations aurait "des conséquences catastrophiques sur les conditions de vie et les possibilités de retour à l'emploi" des chômeurs, "dans un contexte d'augmentation du chômage de longue durée (+9% en un an) qui touche aujourd'hui 2,4 millions de personnes". Cela "ne ferait que précariser les demandeurs d'emploi quand déjà la moitié d'entre eux seulement bénéficie d'une indemnisation", ajoutent-ils, en appelant "à la responsabilité" des partenaires sociaux, qui renégocieront les règles d'indemnisation à partir du 22 février, et du gouvernement. Des baisses du montant ou de la durée d'indemnisation figurent parmi les pistes d'économies chiffrées par le gouvernement et la Cour des comptes, dans deux rapports qui évaluent aussi les effets d'une hausse des cotisations des entreprises et des salariés sur la dette abyssale du régime, qui devrait atteindre 29,4 milliards d'euros fin 2016. Le gouvernement et le patronat ont aussi mis "sur la table" l'option d'une dégressivité des allocations, c'est-à-dire d'une baisse progressive de leur montant au cours de l'indemnisation, système déjà testé entre 1992 et 2001. "La dégressivité des allocations entraînerait une augmentation immédiate de la pauvreté et de l'exclusion dans le pays, avec le basculement plus précoce de centaines de milliers de personnes en fin de droits vers les minima sociaux", préviennent les associations. Dans les années 1990, ce dispositif a eu pour conséquence, selon elles, "d'augmenter le nombre d'allocataires du RMI (Revenu minimum d'insertion, ancêtre du RSA, NDLR) tout en ralentissant le retour à l'emploi des personnes". "La réduction du déficit de l'Unédic ne peut se faire sur le dos des ménages frappés par la crise économique et la pénurie d'emplois", concluent les associations. AFP