Le retour du mécanisme SnapBack : les sanctions internationales réimposées à l’Iran

Modifié : 29 septembre 2025 à 16h47 par Nadia Bencheikh

Dix ans après leur levée, les sanctions internationales contre l’Iran sont de nouveau en vigueur. En cause : les violations de l’accord nucléaire de 2015. L’Union européenne a confirmé ce rétablissement, enclenché via le mécanisme dit de « SnapBack ». Retour sur un tournant diplomatique aux lourdes conséquences.

Le retour du mécanisme SnapBack : les sanctions internationales réimposées à l’Iran

Le mécanisme SnapBack activé

C’est un retour en arrière lourd de conséquences : dix ans après leur levée, les sanctions internationales sont de nouveau imposées à l’Iran. L’Union européenne a confirmé leur rétablissement, à la suite d’une décision du Conseil de sécurité de l’ONU.
En cause : les violations répétées par Téhéran de l’accord sur le nucléaire signé en 2015. Cette réactivation automatique des mesures punitives porte un nom : le mécanisme de “SnapBack”.

Une disposition prévue par la résolution 2231

Ce dispositif, inédit, avait été prévu dans la résolution 2231 de l’ONU, qui encadrait l’accord de Vienne. Il permet à n’importe quel signataire de l’accord de saisir le Conseil de sécurité en cas de non-respect des engagements. Faute de consensus dans un délai de trente jours, les sanctions sont automatiquement rétablies — sans possibilité de veto.
C’est ce qu’ont fait fin août la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, accusant l’Iran d’avoir accumulé un stock d’uranium enrichi quarante fois supérieur à la limite fixée par l’accord.

Les sanctions en question

Concrètement, les sanctions visent les entreprises, entités et individus liés au programme nucléaire iranien et au développement de missiles balistiques. Elles rétablissent aussi l’embargo sur les armes, les restrictions bancaires et le gel des avoirs de la banque centrale.
Si l’impact économique est limité — l’Iran est déjà étranglé par les sanctions américaines et européennes — l’effet symbolique est fort. À Téhéran, le rial s’est effondré à un plus bas historique et la population redoute une flambée des prix.

Une confrontation diplomatique relancée

Pour les Occidentaux, le but affiché reste d’empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Mais à Téhéran, le président Massoud Pezeshkian dénonce des sanctions « injustifiables » et « illégales », accusant l’Europe et les États-Unis de mauvaise foi.
La Russie et la Chine, elles, s’opposent au SnapBack. Entre accusations de part et d’autre et diplomatie au point mort, une certitude demeure : ce retour des sanctions marque une nouvelle étape dans le bras de fer entre l’Iran et l’Occident, avec en toile de fond le risque d’une escalade régionale.