Jean-Pierre Perrin explore le combat judiciaire autour de l'explosion du port de Beyrouth

3e épisode d’une série en 4 parties de l’Orient Décrypté, consacrée à l'explosion du 4 août 2020 à Beyrouth, à l’occasion du 5e anniversaire de cette tragédie. 

Avec Jean-Pierre Perrin,écrivain, Grand Reporter, spécialiste du Proche et du Moyen Orient et de l’Asie Centrale. 

Il est retourné au Liban pour enquêter sur cette double explosion dans le port qui a ravagé la ville et fait plus de 235 morts et 7000 blessés dont des centaines d’invalides. Dans le précédent épisode, nous avons mis le projecteur sur Tarek Bitar, ce juge solitaire et intègre qui tente d'établir la vérité alors que de très nombreux hauts responsables lui mettent des bâtons dans les roues. Aujourd'hui nous nous intéressons au combat des victimes et de leurs familles. Un combat judiciaire mené par une vingtaine d’avocats libanais. Avec une difficulté, obtenir des preuves. 

Dans cet épisode, il évoque le député et ancien bâtonnier du barreau de Beyrouth Melhem Khalaf qui mène le combat pour la vérité.  Après l’explosion du 4 aout 2020, il a fallu d’abord collecter les plaintes. L’Etat n’a pas facilité cette tâche et ce sont ces avocats libanais très pugnaces qui se sont chargés d’aider les victimes à saisir la justice. 

Jean-Pierre Perrin explique que pour les victimes, la difficulté c’est d’obtenir des preuves. Impossible par exemple d’obtenir des images satellites de la zone de l’explosion. Mais les avocats ont obtenu quelques victoires. Par exemple, ils ont pu faire reconnaître la société britannique Savaro comme responsable des dommages causés par l’explosion. Une entreprise mystérieuse qui cache plusieurs sociétés écrans. 

S’il n’y a pas de preuves, il existe des indices concordants. Vers qui convergent-ils ?  

Pour l’ancien ministre Marwan Hamadé, ces produits dangereux étaient destinés aux barils de poudre que l’aviation syrienne lançait à l’époque sur l’opposition. C’est une opinion partagée par beaucoup mais est-ce prouvable ? 

Parmi les nombreuses questions sans réponse, quelle pourrait être la cause de l’explosion ? L’hypothèse la plus probable pour les avocats est celle d’un crime intentionnel. Certains témoins parlent d’activités inhabituelles dans le port avant l’explosion… 

L’un des avocats que Jean-Pierre Perrin a rencontré estime que l'enquête sur le 4 août 2020 est un test pour la justice libanaise. En clair, si l’enquête n'aboutit pas, cela signifie que la culture de l’impunité ne cessera jamais au Liban.