Jafar Panahi à Cannes : un retour symbolique
Publié : 20 mai 2025 à 19h29 par Nawel Hammouchi
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Le cinéaste iranien Jafar Panahi est présent au Festival de Cannes, une première depuis sa condamnation en 2010, marquant son retour sur la scène internationale après plusieurs années de restrictions.
Panahi, réalisateur reconnu et multiprimé, a été emprisonné en Iran entre 2022 et 2023, où il a passé sept mois en détention. Il a récemment pu quitter Téhéran avec son équipe pour rejoindre Cannes, où il présente ce mardi son nouveau film, Un simple accident, en compétition pour la Palme d'Or.
Le film, qui n’a pas reçu de financement iranien, a été tourné "clandestinement". Quatre membres de l’équipe ont d’ailleurs été interrogés par les autorités iraniennes. Jusqu’à présent, très peu d’informations ont filtré sur le long-métrage.
En décembre 2010, Panahi avait été condamné à six ans de prison pour "propagande contre le régime" et interdit de réaliser des films ou de quitter l’Iran pendant vingt ans. Toutefois, en avril 2023, il a pu quitter son pays pour se rendre en France.
Malgré son assignation, Jafar Panahi a accumulé plusieurs distinctions prestigieuses. En 2015, il a reçu l’Ours d’or à Berlin pour Taxi Téhéran, et en 2018, il a remporté le prix du meilleur scénario à Cannes pour Trois visages. En 2022, il a aussi reçu le prix spécial du jury à Venise pour Aucun ours, mais n'a jamais pu être présent pour recevoir ces récompenses en raison de ses conditions de détention. Il est également lauréat du Lion d’or à Venise en 2000 pour Le Cercle.
Son cas n'est pas isolé. Plusieurs autres cinéastes iraniens ont dû s’exiler en raison de la répression dans leur pays, comme Mohammad Rasoulof, qui a remporté le prix spécial du jury à Cannes en 2024 pour Les graines du figuier sauvage.
En parallèle, un autre film iranien, Woman and Child de Saeed Roustaee, est également en compétition cette année à Cannes.