France : un jeune radicalisé "incel" interpellé près d’un lycée, premier dossier antiterroriste lié à cette mouvance
Modifié : 2 juillet 2025 à 20h43 par Arthur Claude-Savoie
Un jeune homme de 18 ans, radicalisé en ligne et armé de couteaux, a été interpellé près d’un lycée à Saint-Étienne. Il se revendique de l’idéologie "incel", une mouvance haineuse née sur Internet. C’est la première fois qu’un dossier lié exclusivement à ce courant est pris en charge par le Parquet national antiterroriste.
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L’alerte a été donnée à temps. À Saint-Étienne, un jeune homme de 18 ans a été interpellé alors qu’il se trouvait à proximité d’un lycée, porteur de deux couteaux. Selon les premiers éléments de l’enquête, il envisageait de s’en prendre à des femmes. Mardi soir, il a été mis en examen à Paris pour association de malfaiteurs terroriste et placé en détention provisoire.
Ce qui inquiète particulièrement les enquêteurs, c’est le profil du suspect. Le jeune homme se revendique de la mouvance dite "incel", pour involuntary celibate, en français "célibataire involontaire". Un terme qui désigne des hommes, souvent jeunes, qui affirment être rejetés par les femmes et développent en retour un discours misogyne et haineux. Cette idéologie se diffuse largement sur Internet, notamment via des contenus viraux sur TikTok ou d'autres plateformes.
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Selon une source proche du dossier, c’est une première : jamais le Parquet national antiterroriste (Pnat) n’avait été saisi pour un individu se réclamant exclusivement de ce courant idéologique. Jusqu’ici, la mouvance "incel" n’avait été mentionnée que de manière marginale dans deux dossiers antérieurs. Cette affaire marque donc un tournant. Elle officialise l’entrée de cette idéologie dans le champ des menaces terroristes prises au sérieux par les services de renseignement.
Le suspect, décrit comme timide et fragile, nie toute intention violente. Son avocate évoque "un adolescent en souffrance, plus qu’un extrémiste déterminé". Reste que, pour les autorités, l’affaire envoie un signal clair : celui d’une nouvelle forme de radicalisation, silencieuse, numérique, et potentiellement violente.