Faim et oubli : Gaza, Soudan, Haïti, au bord du gouffre humanitaire
Modifié : 16 juin 2025 à 19h06 par Nadia Bencheikh
Alors que les projecteurs sont braqués sur les conflits géopolitiques majeurs, la faim avance dans l’ombre. De Gaza au Soudan, en passant par Haïti, le spectre de la famine ressurgit avec violence.
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Dans un rapport alarmant, les Nations Unies avertissent : sans intervention rapide et massive, des millions de personnes risquent de sombrer dans une crise alimentaire catastrophique d’ici la fin de l’année.
Gaza : la faim comme arme de guerre
Dans l’enclave palestinienne, la situation humanitaire atteint un point de non-retour. Les bombardements israéliens, combinés à un blocus total et à l’effondrement du tissu économique, empêchent l’acheminement de l’aide vitale.
Selon l’ONU, d’ici septembre, l’ensemble des habitants — plus de deux millions de personnes — seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë, dont près d’un demi-million au stade dit de « catastrophe », le niveau le plus extrême avant la famine.
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Soudan : conflit et famine, un cocktail meurtrier
Au Soudan, théâtre d’affrontements sanglants entre factions militaires rivales, la famine est déjà une réalité. Les violences entravent les couloirs humanitaires, provoquent des déplacements massifs et désorganisent les circuits d’approvisionnement. Près de 25 millions de personnes — soit la moitié de la population — sont aujourd’hui exposées à une insécurité alimentaire sévère.
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Le Soudan du Sud voisin, miné par l’instabilité politique, des inondations récurrentes et une économie exsangue, n’est guère mieux loti : plus de la moitié de sa population souffre de précarité alimentaire.
Syrie, Yémen : l’oubli international fait des ravages
En Syrie, le conflit qui dure depuis plus d’une décennie a laissé place à une crise économique asphyxiante. L’aide internationale diminue, et les filets de sécurité s’effondrent. Le Yémen, déjà ravagé par une guerre interminable, voit l’accès humanitaire gravement restreint, tandis que l’envolée des prix rend l’alimentation hors de portée pour des millions de familles.
Haïti : entre gangs et famine
À Haïti, la spirale de la violence et des déplacements plonge la population dans une détresse extrême. Plus de 8 000 personnes sont déjà en situation de « catastrophe » alimentaire, en particulier à Port-au-Prince, où l’aide peine à franchir les barrages des groupes armés. L’insécurité rend les distributions hasardeuses, et les marchés ne suffisent plus à couvrir les besoins de base.
Mali, Sahel : la crise oubliée
Dans le Mali en proie à un conflit prolongé, la flambée des prix des denrées de base aggrave une situation déjà critique. Comme dans une grande partie du Sahel, les tensions sécuritaires et les dérèglements climatiques accentuent la vulnérabilité alimentaire des populations rurales.
L’ONU sonne l’alerte : l’heure n’est plus aux promesses
Malgré quelques signes d'amélioration ponctuelle en Afrique de l’Est, la tendance globale est à l’aggravation. L’ONU avertit : « La fenêtre pour éviter des famines dévastatrices est en train de se refermer ». L’organisation appelle à un sursaut mondial — à la fois politique et financier — pour enrayer cette progression silencieuse, mais meurtrière, de la faim.
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