Dominique de Villepin fait son retour en politique avec un nouveau parti en vue de 2027
Modifié : 27 juin 2025 à 15h10 par Nadia Bencheikh
Dominique de Villepin revient dans l’arène politique. L’ancien Premier ministre a officialisé cette semaine la création de son propre parti, une initiative qui sonne comme un prélude à une candidature pour 2027.
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Dans un contexte politique polarisé, il trace les lignes d’un projet alternatif.
À 71 ans, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a annoncé mardi la création de « La France humaniste », un « mouvement d’idées » confié au maire UDI de Garges-lès-Gonesse, Benoît Jimenez.
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L’objectif affiché est de structurer un espace de réflexion en vue de 2027. Derrière les formules prudentes, l’intention est claire.
« Nous aurons les signatures et la capacité de financer une campagne le moment venu », a déclaré Dominique de Villepin sur France Inter.
Son portrait-robot du président idéal ressemble à une déclaration de candidature : un chef d’État préparé aux affaires internationales, connaissant les crises de Gaza à l’Iran, un profil à son image, lui qui fut chef de la diplomatie française.
Mais De Villepin ne ménage pas ses critiques. À rebours d’un « président qui veut tout faire », il prône un chef d’État arbitre, garant des institutions et surtout modéré.
Il oppose la « mesure » à la surenchère, qu’elle soit budgétaire, sécuritaire ou identitaire — dénonçant les contrôles au faciès, les divisions partisanes et la dérive de son ancien camp, Les Républicains.
S’il reste discret sur ses soutiens, il avance ses idées : réforme des retraites par points, neutralité carbone inscrite dans la Constitution… Un programme en construction, à l’image d’un homme qui revendique avoir pris 18 ans pour réfléchir depuis Matignon.
En 2012, sa première tentative présidentielle avait échoué. Cette fois, Dominique de Villepin veut croire que l’autre chemin qu’il défend trouvera un écho.
Parcours de Dominique de Villepin
Né le 14 novembre 1953 à Rabat, au Maroc, Dominique Galouzeau de Villepin, plus connu sous le nom de Dominique de Villepin, passe une enfance marquée par les voyages, notamment en Afrique et en Amérique du Sud, selon Gala.
Son père, Xavier de Villepin, est sénateur des Français établis hors de France, tandis que sa mère, Yvonne Hétier, occupe un poste de haute fonctionnaire.
Diplômé de l’ENA, où il côtoie François Hollande et Ségolène Royal, il adhère au RPR en 1977. Sa carrière débute dans la diplomatie, avec des postes à Washington et en Inde. Proche de Jacques Chirac, il est nommé secrétaire général de l’Élysée en 1995, lorsque ce dernier devient président.
Sa notoriété explose en 2003, alors qu’il est ministre des Affaires étrangères, avec son discours à l’ONU contre la guerre en Irak. Il devient ensuite ministre de l’Intérieur (2004–2005), puis Premier ministre de 2005 à 2007. Battu par Nicolas Sarkozy, son rival au sein de la droite, il est ensuite impliqué dans l’affaire Clearstream, dont il sortira blanchi en 2011.
Il tente une candidature présidentielle en 2012, mais ne parvient pas à recueillir les 500 parrainages nécessaires. La même année, sa séparation avec sa femme Marie-Laure Le Guay, sculptrice, après vingt-cinq ans de mariage, est rendue publique.
Côté vie privée, Dominique de Villepin est père de trois enfants : Marie (née en 1986), mannequin et actrice ; Arthur (né en 1988), aujourd’hui chef d’entreprise ; et Victoire (née en 1990).