Zohran Mamdani en tête de la primaire démocrate à New York : l’ascension fulgurante d’un outsider de gauche

Modifié : 26 juin 2025 à 13h54 par Loïc Barrière

À 33 ans, le jeune élu socialiste d’origine ougandaise, soutenu par Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, a devancé Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l'État. Il pourrait bien devenir le prochain maire de New York.

Zohran Mamdani en tête de la primaire démocrate à New York

Une victoire inattendue face à un poids lourd

Les électeurs démocrates de New York ont tranché. Zohran Mamdani arrive en tête de la primaire pour l’élection municipale de novembre prochain, avec sept points d’avance sur Andrew Cuomo, ancien gouverneur influent de l’État de New York. À 33 ans, ce député de l’Assemblée de l’État, encore quasi inconnu du grand public il y a quelques mois, a réussi une percée spectaculaire.

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Cette primaire, marquée par une forte participation — plus d’un million de votants — a été suivie de près à l’échelle nationale, tant les enjeux de cette élection sont symboliques dans l’Amérique de l’ère Trump.

Un parcours atypique, entre cinéma et politique

Né en Ouganda, Zohran Mamdani est le fils de deux figures intellectuelles : l’historien Mahmood Mamdani, spécialiste des conflits africains, et la réalisatrice indo-américaine Mira Nair, célèbre pour son film *Salaam Bombay*. Ce double héritage culturel et politique a nourri une vision progressiste qu’il défend avec ferveur.

Candidat de l’aile gauche du Parti démocrate, Mamdani milite pour la gratuité des transports en commun, le gel des loyers et une fiscalité plus juste, ciblant les très hauts revenus. Il incarne une jeunesse engagée, en rupture avec les élites politiques traditionnelles.

Une campagne militante et très engagée sur Gaza

Soutenu par des figures de la gauche américaine comme Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, Zohran Mamdani a su mobiliser une base militante importante : des milliers de bénévoles ont fait campagne pour lui à travers la ville.

Il s’est également illustré par ses prises de position sur la politique internationale, notamment au sujet du conflit israélo-palestinien. Il a qualifié la situation à Gaza de « génocide » et s’est engagé, s’il était élu, à faire arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’il venait à mettre les pieds à New York, en référence au mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale.

 Cuomo et Adams en embuscade

Mais rien n’est encore joué. Battu aux primaires, Andrew Cuomo pourrait se lancer dans la course en indépendant, un scénario qui pourrait rebattre les cartes. De son côté, le maire sortant Eric Adams, critiqué pour sa gestion de la sécurité et son éloignement des quartiers populaires, n’a pas participé à la primaire mais n’exclut pas non plus un retour dans la bataille.

L’élection municipale new-yorkaise de novembre s’annonce donc très ouverte… et scrutée bien au-delà des frontières de la ville.