Athènes 2004 – Hicham El Guerrouj, la fin d’une malédiction et l’entrée dans la légende

 Le 24 août 2004, sous le soleil couchant d’Athènes, Hicham El Guerrouj s’apprête à courir le 1500 mètres olympique, épreuve qui l’a tant fait souffrir. Tombé lors de la finale d’Atlanta en 1996, battu sur le fil à Sydney en 2000, le Marocain, alors maître incontesté de la distance depuis près d’une décennie, n’a plus le droit à l’erreur. Face à lui, Bernard Lagat, star américaine d’origine kényane et seul homme à l’avoir devancé cette saison.

La tension est immense. Dès le départ, le rythme est soutenu. El Guerrouj reste en embuscade, concentré, surveillant chaque mouvement du peloton. À l’entrée du dernier tour, tout s’accélère : Lagat prend la tête, El Guerrouj réplique, mètre après mètre. Dans la dernière ligne droite, l’Américain semble garder un léger avantage, mais le Marocain serre les dents, lance un dernier effort et arrache la victoire pour onze centièmes.

À genoux, en larmes, il savoure enfin la délivrance après huit années de frustration olympique. Ce triomphe, premier acte d’un doublé historique 1500–5000 mètres inédit depuis 80 ans, transforme Hicham El Guerrouj, longtemps considéré comme maudit, en véritable légende vivante de l’athlétisme mondial.