Nice : l’appel mondial pour sauver les océans face aux ambitions de Trump
Modifié : 10 juin 2025 à 19h05 par Nadia Bencheikh
A Nice, une soixantaine de dirigeants internationaux se sont réunis lundi pour défendre les océans, lors de la troisième conférence de l’ONU consacrée à leur protection. En toile de fond : la volonté unilatérale de Donald Trump d’exploiter les métaux rares des fonds marins du Pacifique, une initiative vivement critiquée.
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Dès l’ouverture, Emmanuel Macron a appelé à un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds, dénonçant une “folie prédatrice” menée sans connaissance suffisante des écosystèmes. “Les abysses ne sont pas à vendre”, a-t-il déclaré, reprenant une formule déjà utilisée contre les visées expansionnistes de l’ancien président américain.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi mis en garde contre une dérive vers “un Far West des grands fonds”, tandis que le président brésilien Lula a dénoncé la montée d’un “unilatéralisme océanique”.
Au-delà des discours, les annonces se sont multipliées. Plusieurs pays, dont la Grèce, le Brésil et l’Espagne, ont promis de nouvelles aires marines protégées. La Polynésie française ira plus loin, avec ce qui deviendra, selon l’UICN, la plus vaste zone protégée au monde.
Autre avancée : 18 nouveaux pays ont ratifié le traité sur la haute mer, portant le total à 50 sur les 60 nécessaires. Emmanuel Macron espère une entrée en vigueur dès janvier prochain.
Mais malgré cet élan, les ONG appellent à davantage d’ambition. La promesse de protéger 30 % des océans d’ici 2030 semble hors d’atteinte au rythme actuel. “À ce train-là, il faudra 300 ans”, alerte Emanuel Gonçalves, scientifique de la Fondation Oceano Azul.