Valls justifie l'abandon du récépissé pour lutter contre les contrôles au faciès

26 octobre 2015 à 16h48 par La rédaction

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Manuel Valls a justifié lundi l'abandon du "récépissé" pour lutter contre les contrôles de police au faciès, écarté en 2013, soulignant que le gouvernement a "mis en oeuvre" des dispositifs "beaucoup plus ambitieux". "Moi, ministre de l'Intérieur j'ai pris des positions extrêmement claires là-dessus et nous avons mis en oeuvre des dispositifs qui sont beaucoup plus ambitieux que ce dispositif, avec le rôle de l'inspection générale de la police nationale, la plate-forme internet, le code de déontologie, le matricule, les caméras piétons", a-t-il déclaré en déplacement aux Mureaux (Yvelines). "Il ne faut pas rester sur un dispositif, c'est une politique d'ensemble pour lutter contre les discriminations et surtout pour faire en sorte que les rapports entre la population et la police ou la gendarmerie soient les meilleurs possibles, parce que c'est une bonne chose aussi pour assurer la sécurité", a ajouté le Premier ministre en réponse à une question d'une journaliste. Pendant sa campagne présidentielle, François Hollande s'était engagé à lutter contre les contrôles au faciès. Une fois élu, et alors que Manuel Valls était ministre de l'Intérieur, il avait abandonné l'idée d'un récépissé remis après chaque contrôle d'identité. Le matricule a cependant fait son retour sur les uniformes et le code de déontologie de la police a été réformé. Les citoyens ont aussi désormais la possibilité de saisir directement la "police des polices". Condamné pour "faute lourde" en juin pour des contrôles discriminatoires, l'Etat s'est pourvu en cassation. Manuel Valls réunit lundi aux Mureaux (Yvelines) un comité interministériel destiné à faire le point sur les mesures annoncées il y a six mois pour lutter contre le phénomène de ghettos urbains et à "amplifier" certaines d'entre elles. "Moi je ne suis pas à la reconquête des banlieues (... )", a-t-il assuré. "Je suis là pour faire le point sur la mise en oeuvre des choix que nous avons annoncés au début de l'année après les événements tragiques que notre pays a connus (...) pour lutter contre la ségrégation que j'évoquais, c'est-à-dire cet apartheid territorial, social, ethnique qui touche une grande partie de notre pays, pour lutter contre les discriminations, pour lutter contre les phénomènes de radicalisation, mais aussi pour saluer le travail qui est engagé, pas depuis deux ans et demi seulement, mais depuis plusieurs années", a-t-il poursuivi. AFP