Liban: HRW dénonce des lois religieuses iniques envers les femmes

20 janvier 2015 à 15h42 par La rédaction

RADIO ORIENT

Les lois religieuses gérant le statut civil au Liban sont discriminatoires à l'égard des femmes car elles les contraignent à rester dans des unions où elles sont victimes d'abus, a affirmé lundi Human Rights Watch.

 

Dans un rapport intitulé "Traitement inégal et absence de protection: le droit des femmes au Liban sous le statut personnel religieux", l'ONG appelle l'Etat libanais à adopter un code civil assurant des droits égaux à tous les Libanais, indépendamment du sexe et de la religion.

 

Au Liban, le statut personnel est "l'apanage des tribunaux religieux, qui prennent souvent des décisions en violation avec les droits des femmes, avec une supervision minime ou inexistante du gouvernement", selon le texte.

 

"Il y a 15 statuts personnels communautaires, en l'absence de code civil en matière de divorce, de propriété et de la garde des enfants", rappelle HRW, qui a interviewé des Libanaises de toutes confessions et analysé des décisions de tribunaux.

 

Selon l'étude, le droit au divorce est limité pour les femmes chez les chiites, sunnites ou druzes tandis que "les hommes ont un droit illimité et peuvent unilatéralement décider de divorcer sans avancer de raison".

 

Chez les communautés catholiques, ni les hommes, ni les femmes sont autorisés à divorcer mais dans les communautés chrétiennes où le divorce est permis, "les instances religieuses favorisent les hommes".

 

En plus, les femmes qui décident de divorcer sont confrontées à de graves conséquences économiques "car la loi ne reconnaît pas le concept de propriété maritale".

 

Quand le mariage prend fin, "la propriété revient au conjoint dont le nom a été enregistré (généralement l'époux) sans tenir compte de celui qui a contribué à l'achat".

 

L'ONG signale également que les Libanaises restent mal protégées en cas de violence conjugale, malgré une loi historique passée en 2014.

 

HRW souligne que les épouses "sont vulnérables économiquement si elle divorcent d'un mari violent".

 

Et en cas de conflit entre cette nouvelle loi et celle du statut personnel, "c'est la dernière qui l'emporte".

 

L'ONG relève les injustices concernant la garde des enfants, en violation avec la Convention des droits de l'enfant.

 

Si elles n'obtiennent pas le divorce, "des femmes sont obligées de rester dans une relation violente, de renoncer à leurs droits financiers ou de ne pas se remarier pour pouvoir garder leurs enfants".

 

Il y a 18 communautés religieuses reconnues au Liban.

 

AFP