France - Mort de Dominique Baudis, Défenseur des droits et ancien maire de Toulouse

10 avril 2014 à 16h11 par La rédaction

RADIO ORIENT

Dominique Baudis, Défenseur des droits, ancien journaliste de télévision et ancien maire centriste de Toulouse, est mort jeudi 10 avril à l'âge de 66 ans d'un cancer généralisé à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris.

 

"Dominique Baudis, Défenseur des droits, est décédé le 10 avril à l'hôpital du Val-de-Grâce où il avait été admis le 5 avril dernier à l'issue d'un courageux combat contre le cancer qu'il a mené sans relâche au cours de ces derniers mois", a annoncé l'institution dans un communiqué.

 

Dominique Baudis avait subi deux chimiothérapies. Ses dernières apparitions publiques l'avaient montré considérablement affaibli.

 

M. Baudis, dont le nom reste également associé à la terrible rumeur dont il fut victime en 2003 dans l'affaire Alègre, avait présidé le comité éditorial du Figaro, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), puis l'Institut du monde arabe (IMA), avant de devenir Défenseur des droits, en juin 2011, une fonction nouvellement créée.

 

Durant sa fonction du président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, poste qu'il occupe de 2001 jusqu'en 2007, il a été l'initiateur de la télévision numérique terrestre (TNT), du plan FM 2006 et les premières prémices de la numérisation du média radio.

 

Diplômé de Sciences Po, Dominique Baudis avait entamé sa carrière de journaliste au Liban en 1971. Correspondant de l'ORTF puis de TF1 au Proche-Orient, il couvre la guerre du Liban. De retour à Paris, il présente ensuite le journal télévisé, de 1978 à 1980, puis celui de FR3 jusqu'en 1982.

 

Il renonce au journalisme pour la politique en se faisant élire, en 1983, à la mairie de Toulouse, succédant à son père, Pierre Baudis, maire depuis 1971.

 

En 1984, il est élu au Parlement européen. En 1986, il entre au conseil régional Midi-Pyrénées qu'il préside et à l'Assemblée nationale pour un mandat reconduit en 1988, 1993 et 1997, sous l'étiquette UDF (Union pour la démocratie française).

 

Sa nomination en janvier 2001 à la tête du CSA par le président Jacques Chirac l'oblige à démissionner de tous ses mandats et fonctions.

 

En 2003, il est mis en cause par des prostituées de la région de Toulouse dans l'affaire du tueur en série Patrice Alègre. Accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie, il révèle publiquement cette sordide affaire au journal de TF1. Il ne sera totalement innocenté par la justice qu'en 2005 et racontera son calvaire dans un livre, "Face à la calomnie".

 

En février 2007, il est élu à la présidence de l'Institut du monde arabe (IMA) et se fixe comme tâche prioritaire de ramener les comptes à l'équilibre.

 

En 2009, il retrouve un mandat de député européen après avoir été élu dans le Sud-Ouest à la tête de la liste UMP.

 

Le président Nicolas Sarkozy le nomme le 22 juin 2011 pour un mandat de six ans non renouvelable au poste de Défenseur des droits.

 

Ce poste nouveau, inscrit dans la Constitution, absorbe les missions jusqu'alors dévolues au Médiateur de la République, au Défenseur des enfants, à la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité (HALDE) et à la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS).

 

Mineurs isolés en détresse, citoyens en butte à l'administration, détenus maltraités... le Défenseur des droits a reçu quelque 100.000 sollicitations en 2012.

 

Personnalité mesurée, Dominique Baudis est resté relativement discret à ce poste. Sur quelques sujets, il a cependant tapé du poing sur la table, comme sur les Roms, en septembre 2013, lorsqu'il a accusé le gouvernement de ne pas appliquer ses propres règles encadrant le démantèlement des bidonvilles.

 

Dominique Baudis avait épousé en secondes noces la journaliste et écrivain franco-algérienne Ysabel Saïah-Baudis. Il était père de trois enfants dont Florence, qui s'était engagée en politique à Toulouse sur ses traces.

 

Source : AFP