Ebola: des milliers de vaccins expérimentaux disponibles début 2015 selon OMS
26 septembre 2014 à 15h43 par La rédaction
Menacés par l'avancée du groupe Etat islamique (RI), des chrétiens d'Irak commencent à former leurs propres milices, estimant que les forces kurdes ou fédérales ne les ont pas protégés face aux jihadistes qui ont pris plusieurs villes et villages chrétiens.
Sharafya, dans le nord de la plaine de Ninive (nord). Les jihadistes qui avaient pris ce village en ont été délogés mi-août, mais un mois plus tard, ses rues sont toujours vides. Les combattants de l'EI ne sont qu'à quelques kilomètres, dans le village de Tel Kef, et seuls quelques hommes en uniformes arpentent le secteur.
Au premier abord, ils ressemblent aux peshmergas, les forces kurdes: uniforme kaki et kalachnikov en bandoulière. Mais brodé sur la manche ou porté fièrement sur la poitrine, un écusson les distingue; le drapeau assyrien, barré de deux fusils.
Ces hommes appartiennent à une toute nouvelle brigade assyrienne, un peuple chrétien installé depuis des millénaires dans la plaine de Ninive. Formée le 11 août et baptisée "Dwekh Nawsha" (Futur martyr) dans le dialecte araméen local, elle compte une centaine d'hommes, selon le lieutenant-colonel Odicho.
"Nous ne sommes pas très nombreux mais notre foi est grande", dit-il, avant de retourner travailler à former les nouvelles recrues, pour l'heure loin d'être prêtes.
- 2.000 volontaires -
Selon le Mouvement démocratique assyrien, l'un des partis politiques assyriens de la région, 2.000 hommes se sont déjà portés volontaires pour combattre l'EI, un groupe extrémiste sunnite responsable de multiples exactions contre les minorités notamment chrétienne.
Mais les armes, les uniformes et l'entraînement manquent.
Pour tenter de renforcer les rangs, une délégation d'Assyriens irakiens s'est rendue au Liban rencontrer les Forces libanaises (FL), la principale milice chrétienne durant la guerre civile au Liban (1975-1990), a indiqué une source au sein des FL à l'AFP.
Samir Geagea, chef des FL, a affirmé que son parti était prêt à "soutenir toute décision prise par les chrétiens d'Irak" pour rester dans ce pays, selon cette source.
La création de "brigades" chrétiennes en Irak rappelle en outre l'engagement des Assyriens en Syrie voisine, où ils ont formé le Conseil militaire syriaque, qui se bat activement au côté du parti YPG des Kurdes syriens, pour tenter de renverser le régime.
A quelques kilomètres de Sharafya se trouve la ville chrétienne d'Al-Qosh, posée à flanc de montagne, à l'ombre du monastère Rabban Hermizd. Aucun membre de l'EI n'a posé un pied à Al-Qosh, mais la population a fui début août, quand les jihadistes se sont emparés de plusieurs villages en contrebas.
- Abandonnés par les kurdes -
AFPDes milliers de vaccins expérimentaux contre le virus Ebola, développés par les sociétés britannique GSK et américaine NewLink Genetics, devraient être disponibles début 2015, a indiqué vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS)."GSK devrait avoir 10.000 doses disponibles au début de l'année prochaine", a déclaré Marie-Paule Kieny, sous-directeur général de l'OMS, lors d'une conférence de presse à Genève.En outre, NewLink Genetics, qui a fait don à l'OMS d'environ un millier de doses de vaccins, devrait disposer de "quelques milliers de plus" de vaccins "ces prochains mois", a-t-elle ajouté.Concernant le sérum ZMapp, qui n'a pas fait l'objet d'essais cliniques mais a été administré à titre compassionnel à plusieurs personnes infectées par le virus Ebola, les stocks sont épuisés dans le monde entier. "Quelques centaines de doses" devraient être disponibles d'ici la fin de l'année, pas assez "pour avoir un impact sur l'épidémie", a précisé la responsable de l'OMS.Il n'existe pas de vaccin ou de traitement spécifique homologué contre Ebola.L'OMS a autorisé en septembre l'utilisation de thérapies à base de sang, comme les sérums de convalescents, dans les pays affectés. "La transfusion de sang a démarré, à petite échelle", a indiqué Mme Kieny, précisant que l'OMS s'attend à ce que le nombre de transfusions pratiquées sur des malades d'Ebola augmente "au début de l'année prochaine"."La mobilisation en cours va permettre de développer des vaccins et médicaments prometteurs. On ne sait pas encore s'ils vont marcher", a-t-elle souligné.Mais, a-t-elle relevé, "le problème principal n'est pas le manque de médicaments" dans la crise actuelle, "le problème principal est la faiblesse des systèmes de santé".La fièvre hémorragique Ebola, hautement contagieuse, a fait près de 3.000 morts sur un peu plus de 6.000 cas, essentiellement en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone. L'OMS a averti que l'épidémie était en croissance "explosive" et pourrait, en l'absence d'un renforcement significatif des moyens mis en oeuvre, contaminer 20.000 personnes d'ici à novembre.