Moins de fumeurs en France, mais des inégalités persistantes selon une étude
Publié : 20 mai 2025 à 19h23 par Nawel Hammouchi
/medias/8huordnnf9/image/pexels_cottonbro_59323011747761788862.jpg)
Une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives, en partenariat avec Santé publique France, révèle que bien que le tabagisme ait diminué, il demeure un marqueur d’inégalités sociales en France.
Le tabac reste l'une des principales causes de décès en France, notamment chez les populations les plus vulnérables.
En 2023, plus de 30 % des Français âgés de 18 à 75 ans déclarent fumer, et 23 % fument quotidiennement. C’est le taux le plus bas de fumeurs quotidiens depuis la fin des années 1990, mais le tabagisme reste fortement influencé par le statut social.
Le tabagisme et les inégalités sociales
Les personnes ayant un faible niveau de revenus, un diplôme inférieur au baccalauréat, ou celles étant au chômage, continuent de fumer en plus grande quantité. En effet, parmi celles qui n’ont pas de diplôme ou un diplôme inférieur au bac, environ 29 % fument quotidiennement, contre seulement 16 % chez celles titulaires d’un diplôme supérieur au bac, selon un sondage mené auprès de 15 000 personnes.
Les inégalités sont également marquées en fonction des revenus, 30 % des personnes gagnant moins de 1 160 euros par mois fument quotidiennement, soit près de deux fois plus que celles qui gagnent plus de 2 510 euros.
Bien que la proportion de fumeurs quotidiens parmi les chômeurs soit élevée (environ 35 %), elle a toutefois diminué de dix points par rapport à 2021.
Le tabagisme masculin plus marqué
Les hommes restent plus nombreux que les femmes à être fumeurs quotidiens, mais l’augmentation du vapotage pourrait influencer cette tendance. En 2023, 6 % des adultes fument quotidiennement la cigarette électronique, contre environ 3 % en 2017.
Par ailleurs, près d'un adulte sur vingt déclare fumer à la fois du tabac et vapoter, et parmi eux, la moitié le fait quotidiennement. Les jeunes générations sont particulièrement touchées : 7 % des 18-24 ans et 9 % des 25-34 ans vapotent quotidiennement, contre seulement 2 % des 65-75 ans.
Des différences régionales marquées
L’étude met également en lumière des disparités géographiques : l’Île-de-France et la Bretagne enregistrent les taux de tabagisme quotidien les plus bas, tandis que la Bourgogne-Franche-Comté et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur présentent les taux les plus élevés.
Des signes d'espoir
Enfin, une note d’espoir apparaît chez les jeunes adultes : les 18-24 ans fument moins fréquemment que les 25-34 ans. Cela pourrait être un signe positif dans la lutte contre le tabagisme, bien qu'il reste encore beaucoup à faire pour réduire les inégalités liées au tabac en France.