Les prisons françaises atteignent un nouveau record inquiétant
Modifié : 2 juin 2025 à 20h34 par Nadia Bencheikh
Au 1er mai, 83.681 personnes étaient incarcérées en France. Un chiffre inédit, qui illustre la crise chronique que traverse le système pénitentiaire.
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Problème central : il n’existe que 62.570 places réellement disponibles, soit une densité carcérale de 133,7%.
Autrement dit, pour trois places, il y a plus de quatre détenus.
La situation est encore plus critique dans les maisons d’arrêt, qui accueillent des personnes en attente de jugement ou condamnées à de courtes peines. Leur taux d’occupation dépasse les 160%. Résultat : plus de 5.200 détenus dorment sur des matelas posés au sol.
En cinq ans, depuis la fin du premier confinement, la population carcérale a augmenté de près de 25.000 personnes. Un rythme que les infrastructures ne suivent pas.
Selon les chiffres du ministère de la Justice, 23 établissements dépassent les 200% de taux d’occupation. Au total, plus de 54.000 détenus vivent dans des conditions de surpopulation sévère.
Face à cette réalité, les réponses proposées peinent à convaincre. Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, mise sur la construction de nouvelles prisons, des structures modulaires, ou encore l’expulsion de détenus étrangers.
Mais certaines voix s’élèvent pour réclamer une approche différente. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, plaide pour une régulation carcérale contraignante, fixée par la loi. Une option rejetée par l’exécutif.
Autre piste évoquée par Emmanuel Macron : louer des places de prison dans d’autres pays européens, une idée jusqu’ici inédite en France.
En attendant, la situation continue de se dégrader. La promiscuité, selon le dernier rapport de la CGLPL, favorise les tensions, les conflits et les violences, tant pour les détenus que pour les personnels pénitentiaires.