L’offensive américaine contre les étudiants étrangers menace les universités
Modifié : 30 mai 2025 à 19h09 par Nawal El Hammouchi
Aux États-Unis, Donald Trump a lancé une offensive inédite contre les étudiants étrangers qui, selon les experts, risque de faire chuter les inscriptions et pourrait entraîner une fuite des meilleurs talents.
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Ces derniers jours, l’administration Trump a cherché à interdire à tous les étudiants étrangers d’étudier à Harvard, l’une des institutions les plus prestigieuses du pays. Cette mesure a cependant été suspendue par une juge. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, a promis de révoquer « avec fermeté » les visas des étudiants en provenance de Chine.
Les étudiants chinois ont longtemps constitué le plus grand contingent d’étudiants étrangers aux États-Unis, même s’ils ont récemment été dépassés en nombre par ceux venus d’Inde.
Le secrétaire d’État a déjà fait révoquer des milliers de visas, principalement en raison de l’implication d’étudiants dans des manifestations propalestiniennes, mais aussi à cause d’infractions mineures, comme des violations du code de la route.
Le Département d’État justifie cette nouvelle politique par la crainte du « vol » de technologies américaines par la Chine. Donald Trump, quant à lui, évoque la nécessité de créer davantage de places pour les étudiants américains.
Mais pour l’administration Trump, la plupart des universités seraient de gauche, favorisant les élites et les étudiants étrangers par leurs frais de scolarité élevés et leurs procédures d’admission très sélectives. Dans un discours de 2021 intitulé « Les universités sont l’ennemi », le vice-président américain JD Vance avait déjà annoncé la couleur.
Or, les étudiants internationaux, qui paient la totalité des frais de scolarité, représentent une source vitale de revenus, tout comme les subventions fédérales de recherche, elles aussi réduites par l’administration Trump.
Les universités américaines sont depuis longtemps réputées comme étant parmi les meilleures au monde, mais aussi parmi les plus coûteuses à fréquenter. Cette politique restrictive risque de fragiliser leur rayonnement et leur excellence académique.