Gaza : 46 morts lors de distributions d’aide, la communauté internationale dénonce une “arme de famine”
Modifié : 25 juin 2025 à 12h45 par Salma Dakhlaoui
À Gaza, 46 civils tués lors de distributions d’aide, frappées par l’armée israélienne. L’ONU dénonce l’usage de la nourriture comme arme de guerre. Malgré les efforts du Qatar, le conflit perdure, plongeant la population dans une crise humanitaire majeure.
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Selon les secouristes, 46 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors d’opérations israéliennes menées mardi et mercredi, principalement à proximité de centres de distribution d’aide alimentaire.
Dans la nuit, 21 Palestiniens ont perdu la vie et environ 150 ont été blessés près du corridor de Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza.
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Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, ces victimes attendaient l’ouverture d’un site de distribution d’aide lorsqu’elles ont été prises pour cible par des tirs israéliens.
Des scènes de chaos et de panique ont été observées, alors que chaque nuit, des milliers de civils se rassemblent dans l’espoir de recevoir quelques vivres.
Quelques heures plus tard, 25 autres personnes ont été tuées dans le sud du territoire, près de Rafah, également lors de distributions de nourriture.
Ces drames surviennent dans un contexte de pénuries extrêmes, conséquence d’un blocus israélien partiellement assoupli fin mai, mais qui continue de priver la population de nourriture, de médicaments et de biens essentiels.
La Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par Israël et les États-Unis, gère plusieurs centres de distribution, dont ceux visés par les tirs.
Mais cette organisation, au financement opaque, est contestée : l’ONU et de nombreuses ONG humanitaires refusent de collaborer avec elle, mettant en cause ses méthodes et sa neutralité.
Face à la situation, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme dénonce l’utilisation de la nourriture comme arme de guerre et exhorte Israël à cesser de tirer sur les civils venus chercher de l’aide.
L’armée israélienne indique qu’elle examine les faits, mais n’a pas encore commenté ces bilans.
Parallèlement, la Défense civile fait également état de 14 morts supplémentaires, dont une fillette, dans des frappes aériennes israéliennes sur des habitations à travers la bande de Gaza : cinq à Deir al-Balah, six dans le camp de Nousseirat et trois à Choujaïya.
Depuis le début du conflit, il y a plus de 20 mois, plus de 56 000 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans la bande de Gaza selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés fiables par l’ONU.
Sur le plan diplomatique, le Qatar, principal médiateur, affirme poursuivre ses efforts pour tenter de relancer les négociations en vue d’un nouveau cessez-le-feu à Gaza.
Mais sur le terrain, la population reste prise au piège d’une guerre qui n’en finit pas.